La sclérose en What ?
La sclérose en plaques, c’est plus de 110 000 cas en France
et autant de malentendus sur cette maladie.

La sclérose en plaques.

Par le Pr. David-Axel Laplaud
Professeur des Universités - Praticien hospitalier

 

« La sclérose en plaques (SEP) est une maladie inflammatoire du cerveau et de la moelle épinière. Elle est due probablement à une « erreur » du système immunitaire qui se retourne contre son hôte. Elle fait donc partie des maladies « auto-immunes » où les globules blancs du malade prennent pour cible le cerveau et en particulier la gaine de myéline qui sert à la conduction nerveuse à l’intérieur du système nerveux central. Cela va conduire à une destruction progressive de certaines zones du cerveau (ou de la moelle) entraînant l’apparition de signes cliniques.

La maladie touche surtout des gens jeunes, entre 20 et 40 ans et plus particulièrement les femmes (environ deux fois plus que les hommes).
La maladie est responsable, à terme, d’un handicap qui peut être sévère.

Les symptômes des malades, en fonction des zones d’inflammation dans le cerveau ou la moelle épinière, peuvent être très variables.
Une inflammation du nerf optique va provoquer une perte de vision par exemple, alors qu’une atteinte au cerveau peut provoquer des troubles de l’équilibre, des fourmillements ou encore d’autres signes.

Habituellement ces signes apparaissent sans prévenir et durent pendant plusieurs semaines, c’est ce qu’on appelle une « poussée ». Ils disparaissent ensuite, au début sans laisser de trace puis, au fur et à mesure de l’avancée de la maladie, en laissant des séquelles qui vont entraîner un handicap chez le patient.
Cette forme de SEP, la plus fréquente, est appelée forme rémittente et elle évolue ensuite vers une forme secondairement progressive où le handicap du patient (par exemple des difficultés de marche) va progresser par lui-même.

Une autre forme de SEP existe, plus rare et touchant plutôt les hommes après 40 ans, qu’on appelle progressive primaire où les poussées sont beaucoup plus rares, mais où le handicap évolue dès le début de la maladie.

De gros progrès dans la compréhension des mécanismes immunitaires liés à la SEP ont été faits au cours des dernières années.
Par exemple, on connaît de mieux en mieux les gènes impliqués dans la survenue de cette maladie et la plupart d’entre eux sont liés au système immunitaire. On connaît aussi de mieux en mieux le rôle de certains facteurs de l’environnement comme les virus, la vitamine D ou l’ensoleillement.
Grâce à ces progrès, de nouveaux médicaments ont pu voir le jour.
Ils sont de plus en plus efficaces et de mieux en mieux tolérés. Certains d’entre eux restent cependant des immunosuppresseurs et peuvent donc potentiellement avoir des effets secondaires. De nouveaux médicaments, en particulier par voie orale, sont déjà disponibles. Ainsi le confort des malades est amélioré par rapport à l’existant. Néanmoins, des progrès sont encore à faire, en particulier pour traiter la forme progressive de la maladie.

Cette maladie est souvent mal vécue pour plusieurs raisons : l’image qu’elle véhicule est celle du fauteuil roulant, de la perte d’emploi, du handicap, etc…
Et il est vrai que dans des SEP évoluées, ce handicap peut être lourd. Néanmoins, il s’agit d’une maladie chronique et il faut parfois plusieurs dizaines d’années entre le début de la maladie et l’apparition d’une difficulté à la marche par exemple. Pendant ce laps de temps, le patient peut construire une vie sociale et professionnelle quasi normale. Une fois que le handicap est installé, des aides peuvent aussi être mises en place.

À côté de ce handicap « visible » co-existe un handicap « invisible » qui correspond aux douleurs et à la fatigue que peuvent ressentir certains patients. »

Pr. David-Axel Laplaud.
Professeur des Universités - Praticien Hospitalier.