« Bonjour,
Le 3 février 2021, j’avais 16 ans. Ce jour-là a marqué le début d’une version de moi que je ne m’étais pas préparée à rencontrer.
Premiers symptômes, premières confusions, premiers véritables défis.
Tout a commencé par de simples fourmillements dans les jambes, montant progressivement jusqu’à la taille. Entre les urgences, les questionnements, les examens cliniques, les bilans, les ponctions lombaires et les IRM… se cachait la rencontre de ma meilleure ennemie : la sclérose en plaques.
C’était l’année du bac. Au fil des jours, mes mains ne répondaient plus comme avant. Les gestes simples devenaient des défis : écrire, marcher, garder l’équilibre.
Et pourtant, ce qui me préoccupait le plus, ce n’était pas ma maladie… c’était mon bac.
J’avais peur : peur des regards, peur des jugements, peur de « perdre une année de ma vie ».
Février, mars, avril… et puis l’acceptation.
J’ai compris que je ne passerais pas mon bac cette année-là. Et c’était sans doute la décision la plus difficile que j’aie eue à prendre, ou plutôt à accepter.
L’année suivante, j’ai retenté ma chance.
Cette fois, avec un corps plus fragile peut-être, mais un mental bien plus fort.
J’ai passé mon bac, je l’ai eu. J'ai intégré une école d’informatique, loin de chez moi, loin de tout ce qui m’était familier.
J’ai dû apprendre à vivre dans un nouvel environnement, à jongler entre les études, les traitements et les moments de doute.
Et malgré tout, j’ai avancé. À mon rythme.
Je m'approche actuellement de la fin de mon cursus universitaire, et je découvre chaque jour une version de moi plus confiante et plus libre.
Oui, il y a toujours des jours où tout semble plus lourd, mais j’ai compris que la vraie force, c’est d’avancer même quand on doute, même quand on tremble.
Aujourd’hui, j’ai 21 ans.
Et si j’ai décidé d’écrire ce témoignage, c’est parce que chacun de ceux que j’ai lus m’a fait me sentir moins seule.
Ils m’ont donné la force de continuer, d’apprendre à vivre avec la sclérose en plaques au lieu de la combattre.
J’ai appris que vivre avec la sclérose en plaques, ce n’est pas renoncer à ses rêves, c’est juste apprendre à les poursuivre autrement, à son rythme, avec patience, courage et, parfois, douleur.
La sclérose en plaques m’a changée, oui, mais elle m’a aussi rendue plus consciente, plus forte, plus vivante.
Et si mon histoire peut, à son tour, donner un peu d’espoir à quelqu’un, alors cette épreuve aura, au moins, eu un sens ».
Par une anonyme.
🧡 Soutenons la recherche sur la sclérose en plaques !
🔬 L’intégralité des dons envoyés à l’Association Notre Sclérose est reversée à la recherche Inserm (sans frais ni commission).









