La sclérose en What ?
La sclérose en plaques, c’est plus de 110 000 cas en France
et autant de malentendus sur cette maladie.

Les troubles urinaires dans la sclérose en plaques.

Par la Dr. Marianne de Sèze
Docteur en médecine, Docteur en Sciences, Cabinet de PelviPérinéologie, NeuroUrologie et Urodynamique, Clinique Saint Augustin à Bordeaux, pour la société B. Braun Medical.

Les troubles vésico-sphinctériens sont très fréquents dans la sclérose en plaques (SEP) et retentissent considérablement sur la qualité de vie. On dispose aujourd’hui de nombreux moyens thérapeutiques permettant à la fois de traiter efficacement les symptômes urinaires mais aussi d’éviter les complications qu’ils peuvent engendrer au long cours.
Apparaissant en moyenne six ans après le début des symptômes neurologiques, ils seront présents, à degrés divers chez 80 à 90% des patients au cours de la maladie. Les symptômes urinaires dans la sclérose en plaques peuvent consister en des difficultés à retenir les urines (pertes urinaires) ou à vider sa vessie (dysurie).
Dans la sclérose en plaques, les pertes urinaires sont le plus souvent précédées d’un besoin très urgent d’uriner, que l’on n’arrive pas à retarder. On les appelle les fuites sur urgenturie. Parfois ces urgenturies sont déclenchées par le bruit de l’eau, le contact avec l’eau, ou le fait d’arriver devant chez soi. Ces urgenturies n’entrainent pas systématiquement des fuites urinaires mais sont responsables d’une augmentation de la fréquence des besoins d’uriner et mictions, imposant une réduction des boissons et une restriction des activités. Ces urgenturies et ses pertes sur urgenturie peuvent être traitées par des médicaments permettant de calmer la vessie, soit par comprimés, soit par injection dans la vessie, soit par une stimulation d’un nerf de la cheville.

Les pertes d’urines peuvent apparaître lors d’un effort, comme la toux, l’éternuement, les mouvements brusques : on les appelle les fuites à l’effort. Elles ne sont pas spécifiques à la sclérose en plaques et sont liées à une diminution de la force des sphincters (petits muscles qui ferment la vessie et l’urètre). On peut les guérir par la rééducation périnéale et par de la chirurgie urologique renforçant l’urètre.

La dysurie peut se ressentir comme une difficulté à débuter la miction, à maintenir la miction ou à l’impression de mal vider la vessie, avec la nécessité de pousser pour uriner ou d’uriner en plusieurs temps avec des moments de blocage. Parfois, cela donne l’impression qu’il faut retourner uriner juste après avoir fait une miction. Ces symptômes sont le plus souvent liés à une augmentation de la force dans l’urètre. Il est important de connaître ces signes car mal vider sa vessie et pousser pour uriner est dangereux pour l’appareil urinaire et peut entraîner une infection de la vessie et des reins.
S’il existe une dysurie ou un résidu post-mictionnel (vessie qui ne se vide pas complètement), il sera possible de prescrire un traitement pour affaiblir le sphincter de l’urètre, par comprimé ou injection locale dans l’urètre. Parfois, si ces traitements ne suffisent pas à permettre une vidange complète de la vessie, il pourra être proposé d’apprendre à vider autrement sa vessie, en réalisant des auto-sondages intermittents, qui permettront de contrôler parfaitement la continence et la vidange vésicale en protégeant l’arbre urinaire.
L’auto-sondage intermittent consiste à vider sa vessie, plusieurs fois par jour, par l’intermédiaire d’une sonde qui est introduite par l’urètre jusque dans la vessie, puis enlevée dès que la vessie est vidée. L’apprentissage des auto-sondages intermittents est réalisé par les équipes infirmières, soit à domicile, soit lors d’une courte hospitalisation.
Il est important d’exprimer à son médecin neurologue, généraliste ou de rééducation, l’existence de troubles urinaires. Ils adresseront les patients atteints de sclérose en plaques au spécialiste de neuro-urologie (urologue ou médecin de rééducation MPR) qui fera un bilan visant à comprendre les mécanismes des troubles, à dépister les facteurs favorisant les troubles urinaires (apport hydriques ou alimentaires mal adaptés, infections urinaires, résidu post-mictionnel, troubles du transit intestinal …).

Souvent, le bilan de ces troubles urinaires comprendra un bilan urodynamique et une échographie des voies urinaires. La bonne compréhension des mécanismes des troubles urinaires permettra la mise en place de traitements efficaces qui amélioreront la qualité de vie et protègeront les voies urinaires.


Dr. Marianne de Sèze, Docteur en médecine, Docteur en Sciences, Cabinet de PelviPérinéologie, NeuroUrologie et Urodynamique, Clinique Saint Augustin à Bordeaux, pour la société B. Braun Medical.