La sclérose en What ?
La sclérose en plaques, c’est plus de 110 000 cas en France
et autant de malentendus sur cette maladie.

La poussée de sclérose en plaques.

Par le Pr. Pierre Labauge
CRC SEP de Montpellier

« La poussée est définie par l’apparition d’un nouveau symptôme de focalisation d'une durée supérieure à 24 heures. Ces éléments sont simples et doivent être connus par les patients. Ainsi, la brièveté des symptômes (résolution en quelques heures) ou le caractère non focal (malaise) ne sont pas des éléments de poussée.

Une fois la poussée authentifiée, nous conseillons aux patients d’attendre 2 ou 3 jours avant de contacter leur neurologue. Effectivement, les symptômes peuvent disparaître en 2 ou 3 jours, de manière spontanée. On parle alors de fluctuations ou pseudo-poussées. La recherche de facteurs favorisants (infections, fièvre, fatigue) peut entrainer une majoration de symptômes préexistants. De ce fait, il ne faut pas traiter les symptômes mais la cause déclenchante (appelée « épine irritative »). Le plus souvent, il s’agit d’une infection, notamment urinaire, qui majore la fatigue ou la spasticité.

Lorsque la poussée est confirmée, se pose la question de la traiter. Le traitement repose sur la cortisone à fortes doses, pendant quelques jours. Il s’agit soit de comprimés, Medrol® comprimé à 100 mg (5 comprimés le matin pendant 3 jours), soit de perfusions, Solumedrol® (1 gramme par jour pendant 3 jours). Le traitement par cortisone diminue la durée des symptômes mais pas le risque de séquelles ni l’évolution de la SEP au long cours. Ceci explique que l’on peut ne pas traiter toutes les poussées.

Le risque de la poussée est la persistance de séquelles. On estime que 40 % des patients ont un risque de garder des séquelles d’une poussée.

La survenue d’une poussée pose la question d’une modification du traitement de fond. En effet, la survenue d’une poussée est un témoin d’une activité inflammatoire persistante. Le plus souvent, le neurologue demandera la réalisation d’une IRM cérébrale afin d’objectiver l’apparition d’autres lésions, confirmant l’activité de la sclérose en plaques, élément supplémentaire pour modifier le traitement de fond. »

Pr. Pierre Labauge.
CRC SEP de Montpellier.