« Bonsoir,
Je m’appelle Abdelkader, j’ai 21 ans et suis diagnostiqué de la sclérose en plaques depuis le mois de mai. Mais mes symptômes avaient commencé bien avant.
C’était pendant un après-midi, en rentrant de l’institut ou je suis étudiant, que soudain en fermant un œil et en laissant l’autre ouvert, je découvre que je ne vois pas très bien de l’œil droit. Alors je me suis dit que je devrais aller chez un ophtalmologue. Ce sont peut-être des « taches » vu qu’un membre de ma famille a la même chose et qu’il est traité avec des rayons infrarouges.
Une fois chez l’ophtalmologue, elle me fait un fond d’œil et une mesure de l’acuitévisuelle puis elle me dit que je devrais faire une OCT (tomographie en cohérence optique).
Le lendemain, une fois l’OCT effectuée, elle me dit que ce sont probablement des taches mais qu’il faut faire un PEV (Potentiels Évoqués Visuels).
Je prends donc rendez-vous chez un neurologue pour un PEV et les résultats tombent : « Altération partielle à droite (atteinte axonale pré-chiasmatique), par ailleurs normal ».
De retour chez l’ophtalmologue, elle me demande de patienter le temps de demander un avis (elle soupçonnait une sclérose en plaques) et, une fois de retour, m’annonce : « C’est vraiment grave, vous avez une vue à 1/10 à l’œil droit » et elle me donne une IRM à faire et des analyses sanguines. Pour elle, les analyses étaient urgentes à faire. Je passe une IRM et les analyses de sang et elle me dit : « C’est vraiment grave, le cerveau est touché et il faut être hospitalisé d’urgence ». Bref, vous devinez que je suis vite parti à l’hôpital. Ils me disent que je dois repasser par le service d’ophtalmo pour réaliser un fond d’œil… Le neurologue m’annonce que j’ai sclérose en plaques. Il me dit que, pour le moment, le service est plein et que je dois attendre 2 à 3 jours le temps qu’une place se libère pour avoir des « flashs » (c’est le mot qu’il a utilisé). Il me donne une lettre pour aller en service de neurologie. Je lui demande si ça ne peut pas s’aggraver et il me dit : « Non monsieur puisque vous êtes déjà à 1/10, ça ne peut pas être pire ».
Le lendemain matin, au service de neurologie, le médecin examine mes IRM et autres analyses et me dit que c’est à 80% la sclérose en plaques. Il m’envoie en médecine interne pour exploration car je n’avais fait que l’IRM cérébrale. Il me donne une ordonnance pour faire la médullaire et des analyses en immunologie en attendant qu’une place se libère.
Quelques jours plus tard, je reviens avec tous les résultats et le neuro me dit qu’il faut que je sois hospitalisé au plus vite pour faire une ponction lombaire.
Deux jours après, l’hôpital m’appelle pour que je sois hospitalisé. J’ai eu la ponction lombaire et je suis resté allongé 2h30 seulement car je n’ai pas pu résister à l’envie de bouger… la nuit a été difficile. 2 jours après la ponction, le résultat est inflammatoire, ce qui confirme la sclérose en plaques. Le lendemain, j’ai eu des corticoïdes à forte dose (2gr/5jr).
Et au bout des 5 jours, je suis repassé voir l’ophtalmologue et ma vue était à 7/10.
Maintenant, ça fait presque 6 mois que cette histoire a commencé et je n’arrive pas à m’en remettre. Je suis presque tout le temps stressé et très énervé contre tout le monde. Il faut avouer que pendant la corticothérapie j’avais fait un régime sans sucre et sans sel pendant presque 2 mois. J’ai perdu près de 5 kilos.
Et puis, il n’y a qu’à voir les vidéos et les reportages pour se rendre compte que cette maladie fait peur. Mais la recherche avance rapidement et je pense qu’on a de la chance en comparaison aux autres maladies auto-immunes.
Mon entourage a été un peu choqué les premiers jours mais comme il y a beaucoup de maladies auto-immunes dans la famille, ça ne les a pas étonnés.
J’espère pouvoir aider des personnes avec ce témoignage.
Par Abdelkader.
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