« Bonjour,
Quand j'ai rencontré William, il m'a tout de suite dit qu'il avait une sclérose en plaques et des amis m'ont déconseillé de continuer à le fréquenter. Malgré la peur de le perdre, parce qu'en plus de cette maladie, il a 20 ans de plus que moi, j'ai décidé de l'aimer et nous avons vécu 11 ans ensemble.
Au début, le traitement fonctionnait à merveille, mais je pense que c'était surtout le moral au beau fixe d'être aimé qui lui donnait des ailes. L'abandon par ses enfants a pris le dessus pour nous deux et un cancer de la prostate a achevé de détruire son moral. Il est devenu triste, exigeant, dangereux pour lui-même et les autres en voulant continuer à conduire alors qu'il en était incapable. Je me suis retrouvée seule face à sa détresse et je souffrais tellement de le voir diminuer et à vouloir tout gérer, j'ai craqué au travail, avec lui, avec ses enfants, avec le cancer de ma mère, les réflexions d'ignorants "il en tient une bonne, celui là", la lenteur de chaque chose ou l'urgence d'autres… Je suis partie dans un autre département parce que je n'en pouvais plus. J'ai mis en place des aides au ménage, à la promenade, une alarme, et je reviens régulièrement pour cuisiner, le promener. J'ai réussi à motiver ses enfants pour l'appeler et pour voir si tout va bien. C'est dingue de dire ça "motiver ses enfants" et triste aussi.
J'ai laissé beaucoup de stress derrière moi et cela me permet de m'occuper vraiment bien de lui. J'ai appris une chose : bien s'occuper de soi-même pour pouvoir s'occuper des autres. J'ai beaucoup souffert d'avoir à prendre la décision de m'éloigner parce que je me sentais coupable. Nous sommes devenus des amis et il sait qu'il peut compter sur moi, même si nos sentiments ont changé. »
Par Maryse.
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