« Bonjour à toutes et à tous,
Je suis toute nouvelle sur ce site, et c'est là qu'on se dit : « Non, il n’y a pas que moi qui suis comme ça ! ».
En 2012, j'avais 25 ans quand on a diagnostiqué ma sclérose en plaques après une IRM cérébrale, plein de séries d'examens pour maux de tête incessants, puis le tout : fourmillements, difficulté à voir, vision trouble, perte d'équilibre et de sensibilité… Tout cela, mis bout à bout, révèle une sclérose en plaques après 6 mois d'attente pour poser un diagnostic !
Et là, coup de massue ! Je me suis vue dans les « cas » extrêmes comme les patients du Téléthon…
Puis le temps passe, on essaie de comprendre et on écoute finalement les médecins en se disant parfois que l’on sert un peu de cobaye et que, même eux, ne sont pas très sûrs concernant le traitement…
On me met sous Rebif®44 et je ressors avec ma petite valise qui contient l'auto-injecteur, des notices… et là, je me retrouve seule dans la rue avec cette nouvelle valise en me disant : « Ce n’est pas possible ! ».
Je n’avais pas l'impression d'être malade par rapport à d'autres personnes, et c'est toujours le cas. Je me dis que je n'ai pas le droit de me plaindre ou de dire que je suis malade, non ! Je suis debout, je marche, alors je ne suis pas malade…
Sauf que depuis quelques mois, après mon déménagement, fin décembre, j'ai du mal à récupérer. J’ai de plus en plus de fourmillements, les jambes lourdes, mon corps également, très lourd ! Et pour couronner le tout, j'habite au 5ème sans ascenseur…
J'arrive parfois difficilement à me lever, puis je me dis que c'est dans la tête et qu'il faut que je me remue, mais non, le corps ne suit pas…
Je tiens le coup sans le montrer, sans en parler, j'ai mes 2 enfants de 3 et 4 ans avec qui j'essaie de faire au mieux. J'ai mon conjoint (papa de mes enfants) avec qui je ne parviens pas à en parler. J'ai l'impression de passer pour une fainéante toujours fatiguée et il ne comprend pas que ce n'est pas de la fainéantise. Je crois qu'il pense que c'est un manque de volonté, il m'a déjà traitée de « fainéante », et ça fait mal. Parfois, même souvent, il me dit : « On ne dirait pas que tu as 30 ans (j'en ai 31), on dirait une vieille ». Pareil, je suis souvent assise, et non pas par plaisir, encore une fois j'aimerais faire autrement mais je n'y arrive pas. Inutile de dire que j’ai le moral à zéro forcément, et antidépresseurs ou pas, c'est pareil !
Cette maladie commence vraiment à me peser et c'est pour cela que je me suis inscrite sur ce site, parce que je ne suis pas bien du tout. Je commence à me dire que je suis « peut-être malade »… Je garde et cache beaucoup de choses pour moi et j'avoue que le physique ne suit plus non plus...
Moi, je pense qu'à force d'avoir voulu cacher mon mal et mes difficultés, mon conjoint a « oublié » ce qu'est la sclérose en plaques. Alors pour tout le monde : ne cachez rien, parlez, c'est important, vraiment…
J’ai la carte prioritaire pour les files d'attente (je ne m’en sers pas non plus, la maladie ne se voyant pas et les gens sont effectivement cons !). Pareil pour la carte de stationnement, où là, quand il m'arrive de m'en servir, je me fais souvent regarder de travers ! Un jour une dame m'a dit : « À pardon, la place handicapée c'est pour vos enfants ? »… et moi : « Non madame, c'est pour moi ! ». Non mais la mentalité des gens ! De quoi je me mêle !
Concernant mon traitement, après un an de Rebif®, mon neurologue du CHU de Rouen me propose le Gylénia® en 2013. Je ne l'ai pas écouté, il m'a fait peur en me parlant de ce traitement des États-Unis… J'ai changé de neurologue, consulté une autre qui m'a dit que je n’avais pas besoin de changer de traitement et que tout allait bien. Je crois aujourd'hui que c'est ce que je voulais entendre donc j’ai suivi cette médecin et je suis restée sous Rebif® pendant des années… Des années qui aujourd'hui ont été certainement perdues : de nouvelles lésions sont apparues avec de nombreux symptômes…
Les différents neurologues que j'ai pu consulter m’ont, à la limite, engueulée en me disant que j'avais perdu 3 ans ! J'aurais dû écouter ce spécialiste et passer sous Gylénia®, c'est ce que j'ai fini par faire…
Je suis ce traitement depuis fin 2017 et j’ai beaucoup d'effets secondaires* : problèmes de peau, hypertension, dépression… J'ai quand même voulu continuer ce traitement. Mon neurologue a pensé changer pour Tysabri®, mais une perfusion par mois à l'hôpital, non merci ! Donc je lui ai dit qu'on pouvait rester comme cela.
Bon, j'ai fait une énorme poussée en mai 2018 : plus de coordination entre mes membres, gestes maladroits, difficultés à parler, à marcher… donc j’ai été hospitalisée pour 3 jours de bolus de corticoïdes. Aujourd'hui, j'ai encore des fourmillements dans mes mains, mais je me dis qu'un jour ça partira peut-être, ce n’est pas le plus gênant…
J'ai aussi, depuis décembre 2018, de grosses pertes de mémoire pour des petites choses, mais au quotidien, c'est de plus en plus handicapant. Je manque également de concentration, je décroche, je suis lente à réagir, je ne me reconnais plus et n'arrive plus à faire deux choses en même temps.
J'en ai parlé à mon médecin traitant qui m'a dit qu'à force de sollicitations, de mes 2 enfants par exemple (oui, ils sont petits et très « speed ») et de vouloir toujours bien faire, c'est normal que le cerveau ne suive plus… Oui… Mais là, c'est beaucoup quand même. Mon neurologue lui, n'a même pas relevé, bref, j'ai l'impression de devenir folle !
Est-ce la sclérose en plaques ?
Une personne sur ce site m'a donné les coordonnées du réseau sclérose en plaques proche de chez moi : merci, je vais les contacter. Je n’aime pas vraiment demander de l'aide, mais là, je vais devenir folle ! Je ne me reconnais pas et, encore une fois, j'ai l'impression d'être une « mémère » !
Merci à toutes celles qui m'auront lu, et surtout : parlez autour de vous de votre sclérose en plaques, ne cachez rien, c'est vraiment important (oui je sais, je le dis mais je ne le fais pas, peut-être un jour y arriverai-je…). »
Par Stéphanie.
* Note de Notre Sclérose :
Les effets secondaires éventuels et leur intensité sont très variables selon les patients.
Pour en savoir plus sur les traitements, lisez notre article rédigé par des professionnels de santé.
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Voilà maintenant 1 an que j'ai posté mon témoignage sur ce site, j'avoue y avoir beaucoup été et lu les commentaires des personnes sepiennes, puis petit à petit la fatigue pesante, le temps passant, j'ai de moins en moins consulté le site. Là depuis 3 - 4 jours , je vois sur mon mail des alertes comme quoi des personnes ont répondu ! Merci à vous en tout cas :-). C'est toujours agréable de vous lire, de partager nos ressentis ... Au bout d'un an de témoignage, pour dire vrai (désolée c'est pas très encourageant :-( ) rien a bougé ! Je me sens toujours aussi seule malgré la présence de mon conjoint, la présence de mes 2 enfants qui viennent de fêter leur 5 et 6 ans, je suis là toujours avec cette foutue fatigue qui ne part pas et ces pertes de mémoires !! Dur dur !! Sur le plan moteur je ne me plains pas trop, il y a pire c'est sûr, mais le moral dur dur. J'ai vraiment l'impression d'avoir 70 ans !! et encore une fois on ne manque pas de ma le faire remarquer : ils ont peut être finalement raison ? je appelle quand même que je n'ai que 32 ans ! Enfin dûr dûr... Je n'ai toujours pas participé à une seule réunion du réseau SEP, manque de temps, cumuler travail (je suis nourrice) + mes enfants qui ne restent ni à la cantine, ni garderie (attention je ne m'en plaint pas, mais il faut les faire les aller retour matin midi après midi et fin de journée en étant toujours au 5 ème étage), bref tout ça me fatigue déjà pas mal alors quand j'ai du temps (rare), je préfère m'asseoire et prendre un livre, j'en ai même honte ! Enfin tout ça pour dire qu'au bout d'un an, le corps médical met mes pertes de mémoires et d’inattention sur le dos du surmenage avec mes enfants qui sont quand même il faut le dire pas très calmes + les tâches ménagères... J'ai même passé carrément à ma demande des tests mémoires au CHU, mais non je suis dans la moyenne, c'est le surmenage... Mais c'est tout de même pas normal d'oublié tout comme ça à 32 ans!! Je n'ai pas toujours été comme ça, c'est pas normal je le répète !! Alors d'accord mon cerveau n’arrête pas d'être sollicité "maman ci" "maman ca", parfois je dis même à mes enfants STOP ! PAS EN MEME TEMPS, et 2 secondes après j'oublie la moitié des choses ! Je te rejoints là Virginie, lorsqu'une conversation se tient, ou là là je me perds, les mots ne rentrent plus dans ma tête ! Je n'ai encore pas réussi à le faire comprendre cà mon entourage, une seule personne semble avoir cerné la chose et la comprendre : ma maman, qui pourtant habite à 150 km de moi, nous nous parlons chaque jour au téléphone et elle vient pendant ses vacances, donc pas souvent, mais sans rien dire juste avec un sourire, elle essaie toujours d’apaiser la chose ou de répéter même trois fois de suite ce qu'elle vient de dire, c'est une maman et merci à elle, ça me touche beaucoup même si je ne lui ai pas dit.
Alors à vous, Nathalie, Virginie Dona et Sébastien, encore merci de m'avoir lu et répondu, n'hésitez pas si vous souhaitez qu'on reparle, aucun problème, ça fait toujours du bien de savoir que non nous ne sommes pas fou/folle, nous avons vraiment réellement des maux qui ne se voient pas, c'est la toute la complexité de cette maladie qu'est la SEP.