L'alerte.
« Bonjour à tous,
Je m’appelle Wendy, j’ai 22 ans et je suis aide-soignante en EHPAD.
Ces deux derniers mois ont d’abord été compliqués pour beaucoup de personnes, étant donné la situation sanitaire mais je n’aurais jamais imaginé la suite des événements…
Mardi 31 mars 2020, j’étais au travail.
Nous passons des journées difficiles en ce moment avec le confinement. J’ai eu, dans la journée, une grosse migraine mais dans ce métier, on a vite tendance à mettre ça sur le compte de nos journées saturées.
Mercredi 1er avril 2020.
J’aurais aimé que ce jour soit un poisson d’avril. Cette journée a été particulièrement dure au travail, je suis passée par toutes les émotions ce jour-là et, dans nos moments de rigolade avec les collègues (quand nous avons cinq minutes pour rire), pour essayer de se détendre, je me souviens avoir dit à mes collègues, sur le ton de l’humour, que je pensais que j’étais en train de faire un AVC parce que, je cite, « mes yeux ne suivent plus ma tête quand je la bouge ». Je me rappelle encore mes collègues me répondre « On appelle ça la fatigue Wendy ».
La journée a suivi son cours et j’étais très loin d’imaginer que ce serait le dernier jour d’une vie normale.
Lorsque le « lâcher prise » a eu lieu, et après avoir fini de me changer au vestiaire et avoir passé les portes de mon travail pour rejoindre ma voiture, je me souviens avoir levé la tête vers un panneau d’interdiction au bout de la rue : je le voyais en double ! Je me suis frotté les yeux et je me suis dit dans ma tête : « Tu es fatiguée Wendy, les journées sont éprouvantes en ce moment ».
Je suis arrivée à ma voiture et quand j’ai commencé à conduire, je me suis rendu compte qu’il y avait un problème. J’étais incapable de conduire. Je voyais tout en double ! C’est vrai que, sur le moment, j’ai mis ça sur le coup de la fatigue mais quand je suis arrivée sur l’autoroute, j’étais en ligne droite et je me suis mise à me faire mon propre diagnostic. Je me revois cacher mes yeux avec une main, l’œil droit, le gauche, essayer de tourner le regard, à gauche, à droite et tout ça en conduisant.
Quand je suis arrivée chez moi, j’ai commencé à avoir peur. Je me rappelle avoir dit à ma mère que j’étais en train de faire un AVC. Comme ma mère relativise toujours tout, elle aussi m’a dit que je devais être fatiguée.
J’ai quand même pris rendez-vous chez un ophtalmologiste en urgence le lendemain. Je voulais me rassurer, je m’étais dit : « Il y a encore une chance pour que j’aie quelque chose dans l’œil… ».
Mais ce n’était pas ça. J’ai su, bien après, que j’étais atteinte de la sclérose en plaques.
Je vous propose de raconter la suite une prochaine fois… Je vous remercie de m’avoir lue jusqu’ici et, pour moi, c’est la première fois que je me livre autant ! Je suis au début d’une longue thérapie.
Je n’accepte pas encore cette maladie, c’est trop tôt, c’est trop frais, c’est trop dur…
Merci. »
Par Wendy.
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j'avais 24 ans quant la maladie, m'était tombé dessus ! le premier symptôme de la sep a été une névrite optique , je n'avais plus que un dixième à mon œil gauche, et j'ai une évolution progressive de la sep, car elle n'est pas par poussées, elle est progressive.
Là j'ai 45 ans, et la vision de mon œil gauche est remonté à 4 dixièmes, et je fais exercices physiques tous les jours avec une kitée
On m'amène marcher dans un parc, où j'y marche en poussant un fauteuil roulant pour des longes distances.
Oui toujours tout faire pour garder le moral !