SEP vs trail 12 km.
« Bonjour,
Je tiens d’abord à remercier toutes les personnes qui m’ont soutenu.
J’ai fait ce trail de 12 km pour moi mais aussi pour vous montrer que dans la vie il ne faut jamais baisser les bras même si parfois on n’a pas le moral !
Donc me voilà le 19 octobre 2014 à Ymerai (Eure-et-Loir).
J’arrive après 2 heures de route. Je suis prêt. L’ambiance du trail commence déjà sur parking, les voitures arrivent ! Après avoir garé la mienne, je vais chercher mon dossard. J’ai le numéro 202. Je me dis : « c’est bon, maintenant, je ne peux plus reculer, la machine est lancée !!! ». J’enfile ma tenue et je suis chaud pour mon premier trail lol
Je croise le vice-président de Solidaires En Peloton (une association pour la sclérose en plaques), c’est quelqu’un de très gentil. Il me demande si je suis prêt. Je lui réponds : « heu… oui je crois… ».
Je suis sur la ligne de départ. Je vois des gars étranges, on croirait qu’ils sont nés avec des équipements de running sur eux. lol
Top départ dans 5 minutes. L’ambiance est bonne. Il y a ceux qui veulent être les premiers à partir pour gagner et ceux, comme moi, qui sont dans le milieu de la file.
C’est parti, j’y vais tranquillement pour les premiers kilomètres. Je suis dans un peloton, je suis content. Je me dis : « allez Ludo c’est pour eux ! Continue ! ».
Je suis toujours le peloton et là, au loin, je vois tout le monde qui s’arrête sur un chemin de forêt. Je me dis qu’une personne à fait un malaise ou autre.
Je stoppe ma course et en levant la tête je vois une montée boueuse avec une corde pour aider à la franchir. Je me dis : « les salauds ! Ils n’ont pas fait ça quand même ?! ». Mais si ! Ils l’ont fait !
Je monte à la force de mes bras. Cette côte m’a coupé les jambes. Je ne suis pas le seul en haut et tout le peloton s'éparpille. Je me dit : « Ludo c’est maintenant que ton défi commence ! ». Je cours, je cours, c’est très dur…
À un moment, je vois un de point ravitaillement. Je choisis de ne rien prendre sur moi pour m’alléger. Grave erreur ! J’allais le payer au kilomètre 7. J’ai les jambes en coton je ne sens plus rien et j’ai de la boue partout. J’ai soif. J’ai envie de vomir. J’ai envie d’arrêter tout. J’ai envie de pleurer… et c’est là que je me dit que le mental est important ! Je décide de m’arrêter et de marcher un peu. Je me fais doubler mais ce n’est pas grave ! Je marche en me disant que j’ai déjà couru 7 km et que je ne dois pas lâcher maintenant. Je repars, je cours, je cours, je rattrape quelques personnes…
Au kilomètre 10, une descente boueuse de malade m’attend ! Je vois plusieurs personnes tomber. Je me dis que moi, cette descente, je la ferai en marchant. J’essaie de garder de bons appuis sur mes jambes pour ne pas m’éclater et bas.
Je suis dans les derniers c’est sûr mais bon, je men fous. L’importance pour moi est de devoir finir cette course !
Toujours au kilomètre 10, je me retrouve seul dans la boue, je suis épuisé, je ne pensais pas que ça allait être aussi difficile… bref, je continue, je cours, je cours… (et oui je cours beaucoup mdr !).
Au kilomètre 11, je me dis : « allez Ludo, ne lâche rien et bats-toi jusqu'au bout ! ».
Je vois au loin la ligne d’arrivée. Je fonce ! Je ne pense à rien d’autre qu’à la ligne d’arrivée et à 500 mètres de celle-ci, j’entends au micro un mec dire : « et voilà Ludo ! ». Il a bien dit Ludo ? Comment connaît-il mon prénom ?
À 300 mètres, je vois le vice-président de Solidaires En Peloton (je comprends vite d’où viens la fuite :)).
Il ne me reste plus que 100 mètres à courir et j'entends la chanson de Queen : « We are the champions ». Je me dis : « putain je l’ai fait ! ». Je passe la ligne d’arrivée, je suis capoute. J’ai envie de pleurer d’avoir réussi mon défi.
J’entends au micro : « Bon Ludo, tu es arrivé, tu es atteint d’une sclérose en plaques… ». Je me dis qu’elle ne va pas me lâcher cette sep ! L’émotion est très grande et tout le monde me regarde. J’ai envie de crier et pleurer ! (Quelques larmes coulent mais avec la sueur, c’est passé inaperçu. Et oui, même les guerriers ont des larmes. lol
Me voilà avec le vice-président de Solidaires En Peloton et le mec au micro m’interviewe. Je réponds à toutes ses questions. Les regards sur moi me gênent beaucoup mais je suis fier d’avoir réalisé ce trail de 12 km avec cette sep ! Sans elle, je ne l’aurais peut-être jamais fait. Je tiens à remercier mes amis et ma famille pour leur soutien. Un grand merci à vous, ce fut un défi riche en émotions. Je repars avec une médaille et une coupe. Je vais reprendre l’entraînement dès demain !
Je vous aime et n’oubliez pas de garder la pêche ! Rien n’est impossible ! »
Par Ludovic. (Voir son premier témoignage).
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