La sclérose en plaques,
c'est vous qui en parlez le mieux.
Le 30 déc. 2024

L'errance de diagnostic d'Émilie.

« Est-ce que ça veut dire
que ma parole n’a pas de valeur ? »

« Bonjour et merci de me lire.

Je m’appelle Émilie et j’ai 26 ans. Je voudrais commencer par une chose pour être honnête dès le début : je ne sais même pas si mes symptômes s’apparentent à une sclérose en plaques ! Mais j’ai des symptômes neurologiques et je suis dans une errance médicale longue et frustrante. Je ressens le besoin de témoigner.

Ça fait longtemps que je suis votre site Notre Sclérose et que je vois que tout le monde est bienveillant, alors je me lance.

Tout a commencé il y a un an. Ma jambe droite s’est mise à me faire mal et à devenir plus faible. Petit à petit, j’ai commencé à perdre l’équilibre de plus en plus fréquemment et à avoir des sortes de brouillards mentaux. Tout ça accompagné de démangeaisons étranges et épisodiques, toujours situées aux mêmes endroits (derrière les cuisses, dans le bas-ventre et sur les fesses).
J’ai beau prendre des antihistaminiques, rien n’y fait : les démangeaisons restent. J’ai aussi des douleurs à certaines articulations et mon grand-père étant atteint de polyarthrite rhumatoïde, on me prescrit d’abord des recherches là-dessus.

On ne trouve rien, ma rhumatologue me diagnostique une fibromyalgie, bien que je n’ai pas de douleurs diffuses et que le test des points douloureux ne donne rien sur moi.
Bref je continue ma vie et je commence à avoir des douleurs au côté droit du bas du dos et des fourmillements et des engourdissements. Je retourne donc consulter mon médecin qui m’envoie vers un neurologue. J’en choisis un excellent dans ma ville en me disant que tout va bien se passer (j’ai quelques mauvaises expériences avec la médecine et je me méfie beaucoup).

Mais c’est là que commencent les problèmes dans mon témoignage. Dès que le neurologue apprend que je suis suivie pour des troubles psychiatriques, il me donne directement le diagnostic de troubles neurologiques fonctionnels (qui est censé être donné seulement quand les investigations n’ont rien donné) et m’envoie faire une IRM uniquement cérébrale, sans me donner un nouveau rendez-vous.
Je passe cette IRM et il ne trouve trop rien (seulement des lésions apparemment d’allures atypiques dans la substance blanche. On me dit que ce sont des migraines, mais je n’en sais pas plus…). Entre-temps, je pars en vacances et c’est un très mauvais moment pour moi.

La piscine me fait du bien quand je suis dedans, mais la différence de pression entre l’eau et l’extérieur me fait sans arrêt trébucher quand je sors. Je dois attendre une heure assise au bord de la piscine avant de pouvoir recommencer à marcher. J’appelle mon neurologue qui me dit « Voyez avec votre psychologue pour une thérapie comportementale et cognitive (TTC)  et vous verrez que dans quelques mois tout ira mieux. »
Le hic c’est que je suis déjà une thérapie, avec un traitement, mais rien n’y fait.
J’ai toujours les mêmes problèmes.

En bref je continue mes investigations avec mon médecin traitant qui finit par m’envoyer voir un service de médecine interne. Là, rebelote, je lui parle de mes symptômes.
On commence à me dire que c’est bizarre, puis ils remarquent mes antécédents et on me dit : « Ah mais c’est votre trouble psychiatrique ». Et à partir de là c’est le festival des remarques déplacées et stupides : « Vos démangeaisons, c’est à cause de votre gel douche. » Sans investigation, je ne sais pas comment il est possible de le savoir. « Vos pertes d’équilibres ? Oh bah, je ne sais pas, vous savez on n’a pas réponse à tout. » « Vous nous dites ça, mais on ne vous connaissait pas à l’époque ».
Pour cette dernière remarque, j’avoue être déstabilisée.
Est-ce que ça veut dire que ma parole n’a pas de valeur ? Est-ce que ça veut dire qu’ils pensent que je leur mens pour le plaisir ? Je ne sais pas.
J’ai aussi eu le droit d’être informée que mes douleurs aux dos n’étaient pas « atroces » parce que j’arrivais à me lever le matin. Bref, j’en passe et des meilleures.

Aujourd’hui j’avoue que j’aimerais simplement qu’on me prescrive une IRM de la moelle épinière pour m’assurer que je n’ai pas une sclérose en plaques, puisque j’ai appris que certaines lésions n’étaient visibles que sur une IRM médullaire.

Mais plus je consulte de médecins et moins j’ai l’espoir qu’on me prenne au sérieux à cause de mes antécédents médicaux…

Merci d’avoir lu mon témoignage, j’avais besoin d’exprimer ma frustration par rapport à tout ça.

Je souhaite à tout le monde une excellente journée. »

Par Emilie.

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5 commentaires
13/01/2025 à 05:58 par Nathalie
Bonjour Émilie tu dois écouter ta voix intérieure
Elle te dit que tout probable c'est la SEP écoute toi
La seule personne qui peut t'aider là dedans c'est toi
Même ,garde courage et soit patiente
Moi cela à pris 10ans avant d'avoir mon diagnostic image tout cela pcq
J'ai des hernies cervicales alors les neurologues disait
Constamment que c'était mes hernies et tu savais
Comment de neuro j'ai vue
si vu beaucoup disait que c'était mes hernies cervicales j'ai vraiment été traumatisé de cela
Je dirai un gros traumatismes et je suis partie
Dans un hôpital où j'ai rencontrée des supers docteurs
Si tu savais le grand bien de savoir.
Bonne année et beaucoup de santé
Nathalie

03/01/2025 à 16:54 par Laetitia
Bonjour Émilie, l'errance médicale fait partie malheureusement de notre parcours pour de nombreuses personnes ici comme tu le dis si bien. Effectivement je rejoins certaines personnes dans leurs commentaires une IRM Cérébrale c'est bien mais insuffisant. Il faut une IRM Médullaire et la ponction lombaire qui est vraiment révélatrice.

Pour ma part, un peu les mêmes symptômes que toi avec des maux de tête chroniques et depuis plusieurs semaines des vertiges comme si j'étais ivre. Des fourmillements dans la jambe droite et perte de sensibilité. Bref... Plusieurs épisodes que je n'avais pas tenu compte mais qui n'était pas des moindres c'est le champ visuel sur un oeil qui se flouttait de plus en plus large durant plusieurs heures voir des jours ...

Pour ma part : mars 2020 médecin traitant qui me voit pour ces vertiges sans raisons, perte de sensibilité dans la jambe et fourmillements. Elle m'envoie aux urgences avec un courrier pour passer une IRM et être vu par un neurologue urgentiste.

IRM cérébrale qui donne le même que le tien, hypersignaux dans la substance blanche...etc. il me garde 2 jours à l'hôpital pour faire une ponction lombaire... Une inflammation dans le liquide mais pour le neurologue pas de sclérose en plaque. Ni même de diagnostic !

Je ressors de l'hôpital sans trop quoi penser. Je fais des recherches sur internet en sentant que quelque chose ne va pas ! Je tombe sur les vidéos du Professeur LAPLAUD neurologue de l'hôpital Laennec CHU Saint Herblain. Je demande via le site par email un deuxième avis médicale uniquement avec ce Professeur.

Avril 2020 : Pr LAPLAUD qui a une équipe médical de recherche dans la sclérose en plaque me reçoit avec le compte rendu du précédent neurologue, mes propos, les images. Je lui explique mon désarrois, je le supplie de prêter attention à mon dossier et cette histoire d'hypersignaux atypiques, en lui expliquant mes symptômes avec également des envies pressantes (fuite urinaire à cause des imperiosités), fourmillements, perte d'équilibre. Il me fait des tests de marche et d'équilibre (impossible de marcher un pied devant l'autre sur une ligne droite imaginaire), en fermant les yeux ma bras descend tout seule, et je partais sur le côté droit. Il me dit qu'il va voir mon dossier avec son équipe en réunion et avec ses radiologues lors de leur prochaine réunion des dossiers de patients et me donne rdv moins d'un moins après.

Mai 2020, diagnostique tombe une sclérose en plaque. Donc je dois faire des prises de sang complémentaires et vaccins à jour.

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30/12/2024 à 17:57 par Lucie
Bonjour Émilie,

J’ai eu la chance de rencontrer des équipes médicales (la plupart du temps) bienveillantes et je regrette de lire que ce n’est malheureusement pas toujours le cas.

Si ce n’est pas déjà fait, tu peux te rapprocher des urgences neurologiques, s’il en existe dans un hôpital proche de chez toi (ou urgences tout court). Ou te rapprocher d’un Centre Hospitalier d’une grande ville proche où le service neuro est « réputé ».
C’est comme ça que j’ai pu rapidement, sur conseil de ma médecin traitante, faire une batterie d’examens (IRM cérébrale + médullaire, ponction lombaire, ophtalmo etc) en hospitalisation pendant plusieurs jours en service neuro. Et ce après les premiers symptômes (jambe gauche affaiblie, fourmillements).
Ainsi l’équipe neuro va pouvoir explorer/écarter toutes les possibles pathologies inflammatoires.
Le diagnostic peut prendre du temps mais si c’est une SEP, les méthodes pour le diagnostic sont maintenant plus fiables et plus rapides.

En tant que femme, j’ai aussi apprécié être suivie et conseillée par des femmes neurologues, c’est pas une science exacte mais il y a dans ce cas une sororité plus que bienvenue aux côtés de femmes neurologues d’une trentaine ou quarantines d’années.

Voilà pour les tips, j’espère que ça pourra te donner des pistes,
Force et douceur pour tout ça !

30/12/2024 à 12:53 par Bénédicte
Bonjour Émilie,

Tout d'abord je suis désolée que tu te sentes aussi mal et des épreuves que tu dois traverser pour connaître la cause de tes maux. Tu peux être fière de ne rien avoir lâché.

Pour confirmer la SEP, il faut l'IRM médullaire mais surtout une ponction lombaire. On détectera l'inflammation dans ton liquide céphalorachidien, et il ne sera plus question de l'interprétation des médecins.

Je pense que tu devrais refaire une IRM cérébrale afin de vérifier qu'il n'y a pas de nouvelles lésions.

C'est difficile de trouver un médecin qui tient compte de ton ressenti, et j'en suis vraiment désolée. Il existe plein de maladies neurologiques et vu les symptômes que tu décris, la moindre des choses c'est que tu puisses faire tous les dépistages nécessaires.

Courage ! 🫶

30/12/2024 à 12:36 par Laidi
Bonjour
J’ai rencontré le même problème pour ma maman c’est moi qui ai cherché le diagnostique pendant un an.
Neurologue, chirurgien orthopédiste, rhumatologue, médecine interne, podologue … et j’en passe.
Les symptômes étaient les suivants :
- faiblesse musculaire jambe droite
- engourdissement et fortes douleurs main gauche
- perte d’équilibre
- inflammation au bas du dos …

Pour info ma maman est âgée de 65 ans et était sous Humira pour son uvéite.

Pas de diagnostique malgré 3 neurologies …
J’ai décidé d’aller voir une nouvelle fois voir le médecin traitant pour un irm médullaire et cérébrale car rien n’avait été vu sur ceux d’il y a un an …. À part un hypersignal ignoré de tous les neurologues.

Verdict
Inflammation du système nerveux central ( cerveau et moelle épinière)… enfin!!!!
A la suite de ça on a supprimé Humira car cela s’apparentait à une SEP induite par Humira.
Hospitalisation en médecine interne pour ponction lombaire pour confirmer le diagnostic
Hospitalisation en neurologie 3 jours pour 3 heures de corticoïdes en intraveineuse.

Aujourd’hui seulement quelques jours après elle marche de nouveau de plus en plus seule, elle a retrouvé l’équilibre sachant qu’elle titubait et devait être aidée pour le moindre déplacement …et elle commence à utiliser de nouveau sa main gauche même si elle n’a pas encore retrouvé sa capacité totale

J’insiste sur le fait qu’elle était en perte d’autonomie !!!!

Et qu’elle a été opérée à 2 reprises pour le canal carpien pour rien …raison pour laquelle ça prendra plus de temps

J’ai contacte tous les spécialistes seule et ai demandé systématiquement des scanners et irm au médecin traitant

Il faut persévérer ne rien lâcher même si c’est très dur psychologiquement et physiquement.

Bon courage à tous et à toutes !

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