« Bonjour ,
Je m’appelle Élodie, j’ai 32 ans…
Je vis avec ma sclérose en plaques depuis 2 ans et je suis diagnostiquée depuis 3 mois.
À l’âge de 30 ans, je travaillais de nuit et j’étais extrêmement fatiguée, je n’arrivais plus à effectuer mes gardes et une vision double est apparue brutalement…
J’ai mis ça sur le compte de la fatigue alors j’ai arrêté de travailler la nuit.
Deux ans après j’ai eu un enfant et, pendant ma grossesse (lire notre article SEP et grossesse), j’ai eu des douleurs vives, les mains engourdies et une fatigue telle que je dormais 4 heures l’après-midi…
Une fois accouchée, mon bébé ne faisait pas ses nuits et moi j’étais de plus en plus mal. Un jour, quand ce bébé tant désiré avait 6 mois, je ne pouvais plus me lever la nuit. J’entendais qu’il pleurait mais je ne pouvais pas ! Sans donner d’explications à mon mari, j’étais arrivée au bout de ce que je pouvais donner. Mon état s’aggravait, je ne pouvais plus lever cet enfant. Il me regardait dans les yeux avec ses billes pleines de larmes et moi j’étais impuissante car je ne pouvais pas agir…
J’ai décidé de consulter mon médecin en lui disant : « J’ai une maladie neurologique : je dois consulter rapidement un neurologue ». Mon médecin m’a dit que c’était la fatigue. Il m’a donné des médicaments mais ça n’allait pas du tout, le temps passait, et moi, j’étais de plus en plus mal. J’ai perdu l’usage de mes jambes : impossible de marcher et me lever… J’ai donc consulté un neurologue qui, après avoir des examens, ne trouva rien. Je savais au fond de moi que j’avais une sclérose en plaques alors j’ai exigé de passer une IRM ! Et le verdict est tombé sans surprise. J’avais déjà fait un cheminement dans ma tête sachant que j’étais malade. Debout entre deux portes, j’ai encaissé le diagnostic du radiologue : « Madame, vous pensez avoir une sclérose en plaques ? Oui vous avez ça, bon courage ! »
J’ai dit : « Ok. »
Je suis rentrée chez moi, j’ai dit à mon mari que j’avais une sclérose en plaques. Je l’ai expliqué également à mon bébé. Mon mari a bien réagi et il est présent. J’ai eu des bolus de Solumedrol® et j’ai consulté un professeur au CHU qui m’a bien expliqué ma sclérose en plaques et le traitement que j’aurai. Aujourd’hui, tout va bien.
On a décidé de ne pas en parler et je dois avouer que, pour l’instant, je n’ai pas de souci et je refuse que cette maladie soit au centre de ma vie. Mon moral est au top (je suis allée voir une psychiatre de suite après le diagnostic). Je me sens plus forte et ma famille est encore plus soudée que jamais.
Je continue ma vie comme avant en ayant à l’esprit que tout peut basculer demain. Je vis plus fort et plus intensément. J’espère que mon moral restera bon et que cette maladie me laissera tranquille au moins quelques années.
Je voulais témoigner pour donner de l’espoir. C’est une maladie difficile mais il faut essayer d’accepter : c’est très important pour soi et pour l’entourage.
Bien à vous. »
Par Élodie.
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Le Moral, s'entourer de personnes positives et vivre intensement chaque jour comme si c'était le dernier, voilà mon nerf de ma guerre contre cette "Squatteuse indélogeable" (voir mon témoignage du 04/04/2022).
Tu as la chance d'être dans le milieu médical donc de connaitre parfaitement les tenants et aboutissants de ce qu'engendre la SEP avec ses possibles évolutions et c'est un énorme atout pour mieux appréhender et reconnaitre les signes d'alertes.
Continues sur cette belle voies ta vie, ton amour et ton enfant sont tes biens les plus précieux.
Amicalement
Alain