« Bonjour à tous,
Je m’appelle Céline, j’ai 42 ans et j’ai été diagnostiquée en 2007. Depuis, je me fais une injection d’Avonex®, chaque vendredi.
Je n’ai jamais changé de traitement et à lire tous vos messages, j’ai l’impression d’être une exception…
Il faut dire aussi que j’ai rapidement été mise sous antidépresseurs et je dois reconnaître, qu’honnêtement, ça m’aide. Je sais que les interférons peuvent rendre dépressif et je ne nie pas avoir une tendance naturelle à la neurasthénie, mais clairement, j’ai bien senti, dès les premières injections, que je basculais.
Il n’a pas été question de me supprimer ce traitement car, un an après le diagnostic, mon mari se pendait à la porte de notre chambre. Je crois qu’avec la maladie, ça a été l’épreuve la plus difficile et douloureuse de ma vie.
Donc voilà, à 32 ans, je me retrouve veuve et malade… Pas terrible comme tableau. Heureusement mes parents ont toujours été là pour moi et, réflexe que j’ai acquis depuis la maladie : « Ça pourrait être encore pire ».
À l’hiver 2006-2007, j’ai fait une poussée assez lourde : NORB (névrite optique rétro-bulbaire), vertiges, démarche ébrieuse. Mon généraliste m’a donc prescrit une IRM que j’ai passée dans un cabinet de radiologie privé, urgence oblige. Le radiologue qui a vu les clichés a été très rapide. Il m’a montré les signes d’inflammation et m’a recommandé de consulter au plus vite. Le soir même, mon mari et moi étions chez le généraliste qui m’a porté le coup fatal, je vais vous la faire courte : « Vous avez probablement une sclérose en plaques ».
Des médecins dans ma famille m’ont précisé que cette manière d’annoncer le diagnostic n’était absolument pas déontologique.
Avec le recul actuel, je me dis que de toute façon, ça ne change pas la donne et qu’au fond, il me connaissait plus que je ne le pensais car je suis du genre à ne pas aimer tourner autour du pot.
J’ai été suivie au préalable à l’hôpital où j’ai rencontré directement, parce que je faisais une poussée, une neurologue formidable qui m’a permis de comprendre rapidement ce qu’était la sclérose en plaques et qui, à mon sens, a été déterminante dans mon acceptation de la maladie. Malheureusement, elle a quitté le CHR dans lequel elle exerçait et a été remplacée par l’une de ses consœurs, qui est très bien aussi. Hélas, celle dernière s’est installée en libéral et j’ai été contrainte de la suivre. Je dois dire que personnellement, dans mon âme, je préfère être soignée à l’hôpital public. Mais vous comprendrez que, comme elle me suit depuis un certain temps, qu’elle me connaît bien à présent puisqu’elle a su les tourments de me vie, il était donc impossible pour moi de consulter quelqu’un d’autre.
J’ai une forme rémittente-récurrente de la maladie, pas trop violente à présent : je n’ai fait qu’une seule poussée en 11 ans. Et je marche sans aide, a priori, le temps que je veux, mais n’étant pas sportive je ne sais pas si je suis diminuée.
Je dois dire aussi que j’ai refait ma vie avec un collègue de travail. Ma neurologue m’a dit, quand je lui ai annoncé, que ce genre de situations était fréquent. Ben oui ! Pas besoin de refaire l’historique… Sérieusement, il est toujours présent à mes côtés et me soutient dans chaque épreuve. Je sais que je peux toujours compter sur lui et je l’aime.
Voilà, j’espère ne pas trop vous avoir assoupi avec ce roman, le roman de ma vie… Je vous souhaite à tous, à nous tous, beaucoup de courage et de patience en attendant le remède miracle !!!
Amicalement. »
Par Céline.
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Rediffusion du 10/10/2018.
j'ai la SEP depuis 32 ans et je marche encore un peit peu avec une canne le plus souvent , je voyage , je conduis un peu , j'ai fait un tour de circuit en FERRARI!!! (0200 km/h dans un virage!!!!
je ne travaille plus depuis mes soixante ans (j'en ai 70 aujourd'hui!!)