« Bonjour,
Cela fait maintenant quelques mois que je navigue sur ton site et voilà que je me décide enfin à t'envoyer mon témoignage.
Je suis un homme de 30 ans et comme tu peux t'en douter, on m'a diagnostiqué une sclérose en plaques il y a 1 an. L'arrivée à ce diagnostic fut pour le moins chaotique…
Février 20006, suite a un repas bien arrosé avec mon ancien patron, je suis pris d'une grosse crise de vertige. Ces vertiges vont durer 2 jours et par la même occasion, gâché mon petit week-end en amoureux. Bref vues les circonstances, le médecin traitant ne s'alarme pas et me prescrit des cachets anti-vertigineux. Sentant un léger mieux, je reprends le travail lundi. Pas que je veuille jouer au héros, mais après tout, la prochaine fois, je n'aurais qu'a mettre un peu de coca dans mon whisky.
Le vendredi suivant rebelote, je me dis bien que vu ma crise du week-end dernier il serait certainement judicieux de ne pas abuser, mais là, forcé de constater que je ne suis pas très raisonnable.
Comme on peut facilement s'en douter, les vertiges ont repris de plus belle, mais ce coup-là ils ont duré 8 jours. On m'a prescrit une batterie de tests sanguins et l’on s'est aperçu que j'avais un taux de fer très importants dans le sang. Le verdict tombe. Je suis atteint d'une hémochromatose (c'est un excès de fer dans l'organisme). Ce fer se fixe sur les organes sensibles (le foie par exemple) et provoque bien souvent une cirrhose. Il est à noter que c'est une maladie qui peut rester invisible pendant très longtemps puisqu'il n'y a que très peu de symptômes. Une simple prise de sang peut ôter le doute… (a méditer).
Je dois admettre que l'annonce de cette maladie ne m'a pas perturbée outre mesure. Si ce n'est qu'il me fallait bannir les apéros dînatoires et la foire au vin !!!
Le pronostic vital n'était pas engagé et de simples saignées thérapeutiques suffiraient à ramener mon taux de fer à une valeur respectable.
J’ai donc modifié un tant soi peu mon quotidien et j'ai continué ma petite vie. L'absence de symptôme permet de rapidement oublier son mal.
La découverte de cette maladie a été pour moi le début de la traversée du désert. Car si j'avais bien supporté l'annonce de la maladie, des acouphènes sont apparus dans mon quotidien. Et là, pour le coup ce fut de plus en plus difficile a gérer. (ce n'est pas que je n'aime pas le bruit ,mais je préfère en choisir la provenance).
Cela a duré pendant près de 3 mois (avec une oreille gauche qui se bouchait en permanence). Mon médecin m'a donc prescrit un IRM des conduits auditifs. Et là le médecin responsable de l'examen est venu me voir l'air pour le moins embêter. S’il n'avait décelé aucun problème au niveau des oreilles, il ne peut pas en dire autant au niveau cérébral. De très nombreuses lésions sont apparues à l'image et il ne peut exclure une maladie démyélinisante (une sclérose en plaques pour être plus clair).
Mais comment peut-on déclarer deux maladies coup sur coup ? Mais moi mis à part les acouphènes, ça va bien ? Et le neurologue s'est globalement posé les mêmes questions que moi. Comment peut-on avoir autant de lésions (supérieur à 10) et avoir un examen clinique parfait.
Peu importe en fait. Le verdict final tombe suite à une ponction lombaire. Je suis bien atteint d'une sclérose en plaques.
J'ai ressenti mes premiers symptômes (il était temps si je puis dire) au mois de mars. Ma jambe droite ne répondait pas comme je le souhaitais. Premiers bolus de cortisone et me voila dans le bain. J'ai, à ce moment-là, compris que plus rien ne serait comme avant. Moi, de nature si gai, je suis devenu triste, en colère contre le destin, n'arrivant plus à imaginer mon avenir.
Il me reste maintenant à essayer de me reconstruire. Comme vous tous je veux y croire. Nous devons nous battre et pas juste attendre que les institutions prennent des décisions. C'est le combat de notre vie (cette phrase n'a jamais été aussi juste il me semble). »
Par Alexandre - Metz.
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