La sclérose en plaques,
c'est vous qui en parlez le mieux.
Le 20 nov. 2017

Yvan nous parle de sa sclérose en plaques.

« Il faut toujours garder espoir. »

Hommage à ma kiné.

« Ma famille me disait, va donc voir la kiné, ça ne peut que diminuer tes difficultés. J'y croyais à peine, je pensais que cela n'allait pas arranger mes problèmes, que nenni je me suis dit... mais quand je suis arrivé à mon premier rendez-vous, mon fauteuil, comme un fou, ne savait pas où aller.

Ma kiné, Laëtitia a su m'accueillir avec le sourire et me guida sans fléchir. Sans baguette magique, les premières séances furent difficiles, certes, mais tellement bénéfiques. En pratique, retrouver une once d'équilibre n'était pas chose facile mais avec acharnement : on peut aller plus loin, plus haut, c'est tellement plus beau de trouver un terrain d'entente pour améliorer sa démarche défaillante. Les exercices, les uns après les autres, me fatiguaient et parfois donnaient mes jambes en sacrifice.
C'était pour la bonne cause, en pratique, ils n'avaient rien de maléfiques. Il suffit de vouloir y croire, les séances étaient loin d'être rasoirs. Même si parfois je me croyais au square, il faut toujours garder espoir, mes bras tentant, sans échappatoire, de temps en temps et tant bien que mal, à rattraper les balles. C’était pour tester la bonne coordination de mes membres supérieurs, les inférieurs, quant à eux, à force d'avoir l'impression de marcher sur des œufs, n'étaient jamais à l'heure. Et je me suis fait un nouvel ami aussi, bien fixé sur le mur pour éviter les blessures, il s'appelle l'espalier.
Maintenant, quand je pose mes mains sur ses rondins de bois, il fait moins le malin et même si quelques fois je perdais l'équilibre, je me sentais plus libre. Faire quelques mètres avec un déambulateur ne me fait plus peur. Alors, avec acharnement et les encouragements de Laëtitia, les résultats étaient là. Je vais moins craindre dorénavant de monter ou descendre des marches comme un vieux patriarche. Malgré ce coup de hache que m'a donné la vie, je continue à avancer sans a priori sur la maladie.
Merci à Laëtitia de m'avoir redonné espoir, elle m'a servi d'accoudoir. Les moments passés près d'elle m'ont fait pousser des ailes, me permettant, à chaque instant, de survoler mes angoisses, et de dire que son métier de kiné, est bien fait pour aider les gens, que la vie abîme et froisse, et permet de progresser, sans abandonner, et que je remercie en toute simplicité…»

Par Yvan. (Lire son précédent témoignage).

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3 commentaires
20/11/2017 à 15:33 par gros marie-laure
Yvan, la mienne s'appelle Perrine, elle fait partie de ma famille de coeur, elle me respire, m'envisage, me connait si bien, elle sait tout de moi : mes peurs, mes faiblesses, mes angoisses, mes joies et mes peines. Sans elle, je ne suis qu'une partie de moi-même. Je vous embrasse, soyons forts !

20/11/2017 à 09:08 par Drogueres
C'est bien. Et je suis content d'entendre enfin quelqu'un qui est atteint de la SEP, de séance de kiné. Quand je dis que je fais de la kiné depuis 10 ans, les gens sont étonnés. Mais c'est aussi à notre médecin traitant ou le neurologe de nous en parler, ce qu'a fait le mien et cela me fait du bien , de même que ma cure que je fais une fois par an. Bon courage.

20/11/2017 à 08:39 par Valérie
J'espère pour votre Kiné qu'elle aura l'occasion de lire le bel hommage que vous lui rendez. Il est vrai qu'ils sont aussi nos phares dans la nuit et il ne faut pas les oublier. Noël approche et la mienne à tous les ans sa boîte de chocolats une façon bien simple de lui dire à quel point je tiens à elle.

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