« Bonjour à tous,
Je viens aujourd’hui pousser un énorme coup de gueule et je m’adresse à vous car je pense (et j’espère) que vous me comprendrez.
Je vous avez dit lors de mon premier témoignage que j’étais adjoint administratif dans la police. Cela ne s’est pas fait du jour au lendemain.
Je suis entrée dans la police en tant qu’emploi jeune (ces merveilleux emplois sous-payés) et quelques mois après ma mutation, j’apprenais la maladie. Là, tous les rêves de passer mes concours de gardien de la paix s’effondraient. L’administration ne prendrait pas le risque d’employer une personne comme « moi ». MOI ??? Jeune femme volontaire et déterminée qui croyait (à tort) à cette institution. Après plusieurs mois à ruminer, je découvrais que diverses possibilités s’offraient néanmoins à moi : l’emploi de personne reconnue travailleur handicapée. Je fis donc les démarches en ce sens ! Je vous passe les premiers refus de l’administration m’expliquant que ce n’était pas de sa faute si j’avais une sclérose en plaques (ma faute peut être ?), mes nuits blanches à pleurer et à me demander ce que j’allais devenir et comment j’allais élever mon enfant (oui le papa m’avait quittée cette année là aussi !). Autant vous dire que j’étais au mieux de ma forme !
Bref, après moult courriers adressés à tous les ministères possibles, après moult conversations pour parler de mon cas, après plusieurs échanges avec l’assistante sociale et les syndicats, j’ai en dernier recours écrit au Président de la République. Nous étions début 2007 et Jacques Chirac était alors au pouvoir.
Puis un jour… j’ai reçu LE coup de téléphone qui allait changer ma vie, le coupe de téléphone de celui qui allait devenir mon ange gardien. Oui oui, les anges gardiens existent comme le père noël !
Cet homme là travaillait pour les affaires sociales de Bernadette Chirac (si ma mémoire ne me fait pas défaut) et me promis alors de m’aider. Et il tint sa promesse. Il me fit embaucher comme adjoint administratif au commissariat de Lorient, ma ville ! Le rêve, je n’avais pas à déménager et je restais proche de ma famille.
Je vous raconte tout ça pour que vous saisissiez le contexte.
Aujourd’hui je suis toujours au commissariat de Lorient mais j’ai changé de service.
Mon chef de service m’a « recrutée » en connaissance de cause. Je ne lui ai rien caché de la marchandise. Il savait que j’étais malade et m’avait dit que l’on s’arrangerait si jamais je devais être en arrêt.
Ce qui m’amène aujourd’hui à vous écrire car j’ai appris hier avec un collègue que ce même chef avait fait un courrier à son supérieur pour réclamer un personnel de plus, ne pouvant pas compter sur ma présence. Il a indiqué dans ce même courrier, que j’avais des problèmes à la marche et du fait que je ne pourrais certainement plus monter les deux étages qui mènent au service. Ce qui est archi FAUX puisqu’aujourd’hui je vais de mieux en mieux physiquement, je marche normalement, je monte normalement les deux étages chez moi. Mais je suis indignée de ce comportement. Je ne comprends pas et je suis sur le cul (si vous me permettez cette « vulgarité »).
Donc voilà mon coup de gueule. J’ai les boules ce soir, merci de m’avoir lu jusqu’au bout et bon courage à vous tous. »
Par Jennifer.
❤️ Soutenez l'association Notre Sclérose ! (Exemple : un don de 20€ ne vous coûte réellement que 6,80 €).
Rediffusion du 05/12/2011. « Bonjour à tous,
Je viens aujourd’hui pousser un énorme coup de gueule et je m’adresse à vous car je pense (et j’espère) que vous me comprendrez.
Je vous avez dit lors de mon premier témoignage que j’étais adjoint administratif dans la police. Cela ne s’est pas fait du jour au lendemain.
Je suis entrée dans la police en tant qu’emploi jeune (ces merveilleux emplois sous-payés) et quelques mois après ma mutation, j’apprenais la maladie. Là, tous les rêves de passer mes concours de gardien de la paix s’effondraient. L’administration ne prendrait pas le risque d’employer une personne comme « moi ». MOI ??? Jeune femme volontaire et déterminée qui croyait (à tort) à cette institution. Après plusieurs mois à ruminer, je découvrais que diverses possibilités s’offraient néanmoins à moi : l’emploi de personne reconnue travailleur handicapée. Je fis donc les démarches en ce sens ! Je vous passe les premiers refus de l’administration m’expliquant que ce n’était pas de sa faute si j’avais une sclérose en plaques (ma faute peut être ?), mes nuits blanches à pleurer et à me demander ce que j’allais devenir et comment j’allais élever mon enfant (oui le papa m’avait quittée cette année là aussi !). Autant vous dire que j’étais au mieux de ma forme !
Bref, après moult courriers adressés à tous les ministères possibles, après moult conversations pour parler de mon cas, après plusieurs échanges avec l’assistante sociale et les syndicats, j’ai en dernier recours écrit au Président de la République. Nous étions début 2007 et Jacques Chirac était alors au pouvoir.
Puis un jour… j’ai reçu LE coup de téléphone qui allait changer ma vie, le coupe de téléphone de celui qui allait devenir mon ange gardien. Oui oui, les anges gardiens existent comme le père noël !
Cet homme là travaillait pour les affaires sociales de Bernadette Chirac (si ma mémoire ne me fait pas défaut) et me promis alors de m’aider. Et il tint sa promesse. Il me fit embaucher comme adjoint administratif au commissariat de Lorient, ma ville ! Le rêve, je n’avais pas à déménager et je restais proche de ma famille.
Je vous raconte tout ça pour que vous saisissiez le contexte.
Aujourd’hui je suis toujours au commissariat de Lorient mais j’ai changé de service.
Mon chef de service m’a « recrutée » en connaissance de cause. Je ne lui ai rien caché de la marchandise. Il savait que j’étais malade et m’avait dit que l’on s’arrangerait si jamais je devais être en arrêt.
Ce qui m’amène aujourd’hui à vous écrire car j’ai appris hier avec un collègue que ce même chef avait fait un courrier à son supérieur pour réclamer un personnel de plus, ne pouvant pas compter sur ma présence. Il a indiqué dans ce même courrier, que j’avais des problèmes à la marche et du fait que je ne pourrais certainement plus monter les deux étages qui mènent au service. Ce qui est archi FAUX puisqu’aujourd’hui je vais de mieux en mieux physiquement, je marche normalement, je monte normalement les deux étages chez moi. Mais je suis indignée de ce comportement. Je ne comprends pas et je suis sur le cul (si vous me permettez cette « vulgarité »).
Donc voilà mon coup de gueule. J’ai les boules ce soir, merci de m’avoir lu jusqu’au bout et bon courage à vous tous. »
Par Jennifer.
❤️ Soutenez l'association Notre Sclérose ! (Exemple : un don de 20€ ne vous coûte réellement que 6,80 €).
Je comprend ton coup de gueule.
Je ne travaille pas pour le même ministère, mais l'annonce de mon état de santé se résume à un licenciement. Mes capacités ne sont pas aussi bonnes que les tiennes : invalidité cat 2. Même si la pilule est dure à digérer, je vais éviter le stress et la pression et gagner sûrement en sérénité sur ce plan.
L'angoisse de comment survenir aux besoins d'un enfant dont maman ne peux plus travailler comme avant et qui doit faire une croix sur une carrière pro pour laquelle elle travaille depuis plus de 10 ans la remplace. Est ce mieux comme inquiétude ?
Aucune idée car je suis en plein dedans ...
Je garde toujours espoir de rebondir autrement et différemment.
Quel courage doit on déployer pour ne pas nous briser !!!