« Bonjour,
Je témoigne pour la deuxième fois… mais voici un témoignage un peu différent du premier.
Depuis 2016, j'ai la sclérose en plaques. Officieusement, car je suis tombée enceinte un mois après cette annonce, donc nous avons dû arrêter tous les examens. J'ai accouché le 13 décembre 2016 et, à partir du 14 décembre, ma vie a été un bonheur après la naissance de ma fille, mais également un cauchemar, car si durant la grossesse la maladie s’endort, une fois que j’ai accouché j'ai fait poussées sur poussées… Et depuis, ça n'a plus jamais été pareil dans ma vie.
J'ai commencé par de grosses douleurs dans les membres, de la fatigue, des fourmillements... Mon premier traitement a été Avonex®, mais celui-ci n’a pas été pour moi. J’ai fait une réaction* au produit, donc on a vite arrêté. Ensuite, j’ai eu Gilenya® mais j’ai eu trop de pertes de cheveux*. Mon premier neurologue ne se prenait pas la tête : dès que ça n'allait pas niveau des douleurs, c'était tout de suite de la cortisone, sans forcément comprendre… Alors, suite à ma chute de cheveux, il a décidé de m'envoyer au CHU Gabriel-Montpied et depuis on va dire que je revis... J'ai un neurologue tellement compréhensif et professionnel !
En attendant de me trouver le bon traitement, j'ai dû prendre du Plegridy®. Celui-là, je l'aurais maudit ! Disons que depuis Avonex®, j’ai une peur pas possible des piqûres... Je les crains énormément depuis la maladie, sans parler des effets indésirables* de ces traitements.
Aujourd'hui, j'ai Ocrevus®, c'est le dernier traitement que j'aurai car je suis porteuse du virus JC qui est actif. Donc, cela donne très peu de choix… Avec ce traitement, la maladie a l'air de se stabiliser tout doucement depuis un an environ.
Mais je ressens toujours autant de haine et je n'accepte toujours pas la maladie. Je me demande encore pourquoi c'est tombé sur moi !
Alors, encore aujourd’hui, j'entends beaucoup de personnes porter des jugements : ça ne me lâche pas et je crois que c'est ça qui me blesse le plus.
Je n'arrive pas à travailler et, malgré tout mon courage, je ne tiens pas et à 28 ans c'est très dur d'encaisser tout ça. Je n'arrive pas à accepter, encore une fois, le fait de ne pas pouvoir travailler comme tout le monde et d’être en invalidité 2, avec une AAH à 28 ans.
Alors, dans mon malheur, je reste à la maison et je peux profiter pleinement de ma fille, mais c'est quand même très dur de s'imaginer une vie comme ça.
Je n'ai pas évolué depuis mon premier témoignage, juste peut-être la douleur qui s’atténue, mais je suis toujours autant en colère et je n'accepte pas. Je pense que je n'accepterai jamais malheureusement.
Je déteste les gens qui nous jugent ! Ça a du mal à passer… Entre ceux qui m'ont dit que si j'étais malade c'est qu'il me manquait des neurones, ceux qui connaissent des gens qui ont la même maladie et qui le vivent très bien, ou encore le regard des autres quand on se gare sur une place pour handicapés…
En quelques mots, je dirais aujourd'hui que je suis en colère, fatiguée et triste. »
Par Alexia.
*Les effets secondaires éventuels et leur intensité sont très variables selon les patients.
Pour en savoir plus sur les traitements, lisez notre article rédigé par des professionnels de santé.
❤️ Soutenez l'association Notre Sclérose ! (Exemple : un don de 20€ ne vous coûte réellement que 6,80 €).
🔬 100% de vos dons vont à la recherche contre la sclérose en plaques.
Je suis de tout cœur avec toi, j'ai été diagnostiquée le 20 décembre 21. Diagnostic bien difficile à avaler et à digérer !! Mais franchir les étapes du deuil sont importantes pour aller vers l'acceptation. Je comprends, ressent et vis la colère que tu éprouves, je me sens en révolte et en colère aussi. Mais je sais que vivre comme ça va m'empêcher de vivre ce que je peux encore vivre. Rien ne sera comme avant, notre vie est chamboulée ! Aujourd'hui, je me dis:" je vais faire ce que je peux faire avec ce que j'ai, continuer à vivre mais différemment" . En plus de ta merveilleuse petite fille, trouve toi des hobbys : peinture, couture, apprendre le piano ... cela t'occupera l'esprit pour pouvoir oublié un moment. Malgré la paralysie de ma jambe, je continue d'aller nager 2 fois semaine, ça me vide l'esprit, me détend ... j'échangerais volontiers mes jambes contre une queue de sirène !! ;)
Courage, regarde devant toi, fais fi des remarques des personnes (auxquelles tu peux proposer d'échanger leur vie contre ta maladie !) Va, profite et prends tout ce qu'il t'es possible de vivre ! Courage, ensemble, on va y arriver !