« Bonjour,
Je m’appelle Aurore, j’ai 25 ans et on m’a diagnostiqué une sclérose en plaques récurrente-rémittente en avril 2025, après 2 ans et demi de parcours de diagnostic. J’entame mon troisième mois de traitement par voie orale.
Pour me présenter un peu, je suis aujourd’hui titulaire d’un Master 2 en droit et je prépare le concours de la Magistrature.
Mais il n’en a pas toujours été ainsi, si bien qu’après mon Master 1 et 4 années dans la réserve opérationnelle de la Gendarmerie, à l’issue de l’obtention du concours de sous-officier, je suis entrée en école pour devenir gendarme d’active.
À 3 mois de ma sortie de promotion, j’ai fait face à une première névrite optique qui m’a valu presque 3 semaines d’hospitalisation et qui n’a cessé de s’aggraver jusqu’à 1/10e, en étant corticorésistante.
J’ai dû être amenée en plasmaphérèse pendant 2 semaines pendant lesquelles j’ai bénéficié de presque 30 litres de plasma de donneurs (que je ne remercierai jamais assez) et en alternance avec des corticoïdes à haute dose.
J’ai évidemment goûté à la ponction lombaire et à un abominable syndrome post-ponction lombaire qui a duré 10 jours. La pose d’une voie centrale, des thromboses, des injections d’anti-coagulants etc, etc…
J’ai retrouvé la vue grâce aux traitements et je suis ressortie sans aucun diagnostic, fin 2022, syndrome isolé.
Malheureusement face à cette hospitalisation j’ai perdu mon métier : inaptitude définitive à toutes les armées et à la gendarmerie à cause du risque de développer une maladie inflammatoire du système nerveux central.
Mon monde s’est effondré, je perdais tout du jour au lendemain, sans même comprendre ce qui m’était arrivé.
Les années sont passées, je me suis reconstruite, j’ai repris un Master 2 que j’ai validé, un diplôme en criminologie validé également et j’ai entamé une préparation privée exigeante pour devenir magistrate.
En février 2025, récidive de névrite optique, même œil (mais moins sévère) de nouveau les bolus de corticoïdes, cette fois à la maison. À 3 mois du concours, encore une fois (le stress est une part non négligeable de mon histoire).
Je retrouve ma vue progressivement et les semaines passent. Toujours pas de diagnostic (même si on me parlait de la sclérose en plaques depuis le premier jour, mais je ne rentrais pas dans les critères), puis une nouvelle IRM, nouvelle lésion, mon dossier passe en collège de neurologues et le diagnostic tombe enfin : la sclérose en plaques.
Je dois avouer qu’après toutes ces épreuves, j’étais soulagée d’enfin savoir ce qui m’arrivait, presque 3 ans après les premiers symptômes, et d’enfin pouvoir bénéficier d’un traitement.
Aujourd’hui je suis suivie par l’Institut lorrain pour la SEP, bien prise en charge, quelques effets secondaires mais largement supportables, et j’ai l’espoir de réussir à réaliser mes rêves malgré tout ça.
Je n’ai pas obtenu le concours cette année, et je ne peux m’en vouloir face à tout ce qui m’est arrivé cette année encore une fois.
Mais je ne m’avoue pas vaincue et je retente pour l’année à venir 💪🏻
La vie ne se passe pas toujours comme prévu, la sclérose en plaques m’a déjà beaucoup pris à mon jeune âge, mais m’a amenée sur une voie à laquelle je n’osais même pas aspirer et m’a appris la force, la résilience, et la reconnaissance ». ❤️
Par Aurore.
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