La sclérose en plaques,
c'est vous qui en parlez le mieux.
Le 18 déc. 2023

La sclérose en plaques, par Mohamed.

« J’ai l'impression
de perdre pied. »

« Bonjour,

Je me réveille le matin du 25 juin 2020 et je constate un flou dans mon œil gauche. Je ne vois plus rien, pas même les chiffres d’une plaque d’immatriculation à une distance d’un mètre. Je ne me stresse pas, je prends un rendez-vous chez l’ophtalmologue. Je vois le médecin qui, après avoir examiné mon œil, me dit que je n’ai rien et que je dois faire une IRM cérébrale et médullaire. À l’arrivée des résultats, je retourne chez l’ophtalmologue qui me demande d’aller à l’hôpital au service neurologie des urgences, accompagné d’une lettre qu’il me donne. 

Le lendemain, c’est le 1er juillet, un beau jour d’été. Je prends ma voiture et je vais aux urgences et j’attends mon tour pour voir un neurologue, loin d’imaginer ce qui m’attend. Je vois le médecin, il regarde mon IRM et lit la lettre de l’ophtalmologue. Puis, il fait plusieurs tests et me pose tout un tas de questions. Vers la fin de notre entretien, il me donne une fiche à remplir pour être hospitalisé. On me fait beaucoup de prélèvements sanguins et une ponction lombaire qui ne donnent rien, tout est négatif. Seules des lésions apparaissent sur l’IRM, je commence à voir les choses négativement et je pense à la sclérose en plaques, car je m’y connais un peu, j’ai beaucoup d’amis qui sont en fin de cycle d’études en médecine.
Les médecins me consolent et me disent que ce n’est pas la sclérose en plaques, que c’est juste une névrite optique. Je fais 10 jours d’hospitalisation, avec 5 jours de bolus de corticoïdes.
Je récupère bien, je vois bien de nouveau avec mon œil.

À ce moment-là rien n’était limpide, on ne pouvait pas donner un diagnostic de sclérose en plaques. On me prescrit un immunosuppresseur Imurel® 50mg et je consulte le neurologue tous les 3 mois en faisant une IRM tous les 6 mois.
Je ne baisse pas les bras, je continue mes études, j’obtiens mon master et puis je fais des démarches pour venir faire des études en France, pour refaire un autre master dans un domaine qui me passionne. 

Pendant presque 2 ans il n’y a eu aucun malaise, j’ai presque repris ma vie d’avant. Il n’y a que le traitement, les rendez-vous médicaux et les radios de temps en temps. Sinon cette histoire n’a quasi aucun impact sur ma vie. Je reprends les entraînements, je travaille en job étudiant, sans aucun signe de la maladie. 

Le 4 avril 2022, je me réveille comme d’habitude pour aller à l’université, mais je vois double, cette fois verticalement, ce qui me provoque des vertiges. Je me dis que ce n’est peut-être rien que de la fatigue, mais en essayant de me lever, je n’arrive pas à trop bouger mes jambes, ni à plier mes genoux. 
Et là, c’est un choc.
Mon ami arrive et m’emmène aux urgences. Le médecin commence à me faire quelques tests et me dit que je vais être hospitalisé. Je fais une IRM ce soir-là et une ponction lombaire.
Le lendemain matin, le neurologue passe et me donne une nouvelle qui fait vraiment mal puisque le diagnostic est posé : j’ai la sclérose en plaques.

J'ai beau m’y être préparé, conditionné, j’ai l'impression de perdre pied. On me parle de traitement, de ce qui m’attend. J'écoute, j’acquiesce, mais une partie de moi s'enferme dans une bulle et veut croire que ce n'est pas réel.
Il faut maintenant accepter que je sois et que je serai malade à vie. Et c'est dur. Je sauve la face, mais intérieurement j'ai envie de m'effondrer.

C’est l’histoire d’un enfant qui rêvait de voler, mais malheureusement il a grandi et au final il n’y a que son rêve qui s’est envolé. »

Par Mohamed.

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2 commentaires
08/01/2024 à 07:37 par LeelOo
Bonjour Mohamed
Je suis d accord avec Sabine ne laisse pas ton rêve s envoler, juste envisage le autrement même si tu as le droit de t effondrer. Le chemin de l acceptation et de l adaptation est long mais il existe et il te réservera de belles choses et de belles rencontres. On n est pas que des malades on reste des êtres humains pleins d envies et de rêves et ils sont nombreux ceux qui peuvent t aider a te redonner le sourire et l énergie crois moi.
Ne baisse pas les bras fais de ta sep un coloc plutôt qu un ennemi car elle se nourrit des pensées négatives stériles
On arrive toujours à faire pousser des fleurs dans le désert.
Courage
Liz

18/12/2023 à 19:20 par sablab
Bonjour Mohamed
je sais que tout apparaît difficile, voir insurmontable, désespérant, mais tout sera différent. C’est un long chemin intérieur. surtout ne délaisse aucuns de tes rêves adapte les, le cas échéant! !! il y aura des moments plus difficiles que les autres, mais ne jamais baisser les bras
Courage et patience
sabine

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