La sclérose en plaques,
c'est vous qui en parlez le mieux.
Le 12 nov. 2024

Sclérose en plaques et séparation, poème de Patrick.

« Je n'ai pas peur d’aimer,
j'ai peur de décevoir. »

« Salut vous tous,

Voici un autre poème que j'ai écrit suite à une séparation, une fois que l'être cher a réalisé l'ampleur de la maladie (voir le premier poème de Patrick).
Mais je m'en remets, ne soyez pas inquiets, j'ai je crois toujours beaucoup à offrir. Ça sera le thème de mon prochain poème.

Ivresse

Je ne sais pas si c’est juste moi,
Mais c’est dur pour un homme
De ne plus être l’homme qu’il a appris
Qu’un homme devait être.
De devenir une mauviette,
De se sentir faible, un soumis.
De ne plus être capable de dire
Avec assurance et clarté que tout va être ok,
De ne plus être les bras porteurs de sécurité.

J'ai honte de cette maladie,
Subie, non choisie, qui surgit à son envie.
Ma fontaine, qui pleine, l'eau comme un miroir,
Simple illusion : le contenu n’est pas très bon.
L'eau, on ne peut y boire,
Elle laisse un goût de désespoir.
Je n'ai pas peur d’aimer, j'ai peur de décevoir.

Moi, si je t’aime, faut que je te laisse aller.
Je suis du matériel endommagé,
Une surface qu'on ne peut puiser,
Un fond qui ne sent pas bon.

Je ne dis pas que je ne vaux pas la peine… à court terme,
Pour le plaisir, je suis un égoïste
Qui pense juste à avoir du plaisir.
Je pense juste à me faire du bien,
À te faire du bien. Je suis un charmeur,
Tu le sais, t’es au courant.

Je ne suis pas un bon parti,
C’est ce que je te dis…
Je veux juste pas que tu me voies malade,
Parce que là, présentement,
Tu me vois à mes meilleurs moments.
Tu ne me vois pas quand j’ai mal,
Quand je suis fatigué, déprimé, démoli.

Je veux pas que tu me voies comme ça,
Et que tu commences à me soigner,
Et que je devienne un soigné, pas un aimé,
Et que tu ne voies plus l’homme,
Et qu’il n’y ait plus de désir.

Je ne veux pas être plus capable.
J’ai peur de ne plus être capable de te faire l’amour,
Parce que moi, te faire jouir,
C’est la seule chose qui me reste
Qui me dit que je suis toujours un homme.

Je le sais qu’un jour je vais te décevoir,
Et qu’un jour, à la place de voir du désir dans tes yeux,
Je vais voir de la pitié et de la tristesse.
Et ça, je ne pourrais pas le supporter.

De ne plus être aimé, ne plus être désiré,
C’est pire que tout, ça va me tuer.
Moi, si je t’aime, je dois te laisser aller,
Parce qu’il n’y a pas un scénario
Où je peux te dire
Que ça va être beau…

Tel un miroir brisé,
Là où se reflétaient mes forces et ton désir,
Il n’y a plus de place pour un futur sans fissures.
Maintenant, chaque éclat me renvoie
Une image d’adieu, une image de désarroi.
Je dois te laisser partir avant que de mon eau
tu en boives trop. »

Par Patrick.

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3 commentaires
26/01/2025 à 17:11 par BEHR
Bonjour Patrick,

Je viens de lire ton poème qui est assez poignand surtout pour un homme.
Mais tu n'as pas à te justifier il faut avant tout que les autres t'acceptent...
Avec où sans la maladie.

Il est vrai bcp de personnes te juge et je sais ce que c'est lorsque tu as tout
où presque tout perdu dans la vie à cause de cette maladie.
Avons-nous le choix ? NON je ne prense pas.
Faire avec et te battre comme un guerrier, même si parfois
tu pleure où tu n'est pas bien mais il faut reprendre le dessus,
comme je le fais également.

Tu as encore de l'amour a donner et tu en donneras sans doute encore,
après la personne devra t'accepter toi avec tes jours de haut et de bas.
Tu es toujours debout et tu vas aller de l'avant, se n'est pas à toi de t'abaisser
mais aux autres de te respecter et de t'écouter, te connaître, et t'aimer !

Bon courage à toi, et bon dimanche !
Bizzzz Stéphanie

15/11/2024 à 18:10 par Caroline
C’est beau ce que tu dis et ça doit faire du bien d’écrire ! Meeci pour ce partage qui est intime 🙂

13/11/2024 à 21:29 par nass54
👍👍👍

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