La sclérose en plaques,
c'est vous qui en parlez le mieux.
Le 18 nov. 2024

La sclérose en plaques, par Aurore.

« Il faut se remotiver
et avancer. »

« Bonjour,

Je m'appelle Aurore, j'ai 43 ans. J'ai été diagnostiquée en février 2021.
J'avais des douleurs au niveau du dos depuis fin octobre 2020.

En janvier 2021, je me décide à contacter mon ostéopathe pour un rendez-vous. Ayant des problèmes de cervicales, je suis habituée à le consulter. 
J'ai donc un rendez-vous le mercredi qui suit. La séance se passe bien et me soulage. Quatre jours après, je me réveille avec le pied droit engourdi, cela m'arrive souvent, mais là, les fourmis montent jusque dans le bassin. Le lendemain, c'est la jambe gauche qui est concernée. Je me retrouve donc avec les 2 jambes engourdies et ça dure.

Une semaine plus tard, j'ai envie de faire pipi et là je ne sens plus rien. Je contrôle ma vessie, mais ne me sens pas…
Je consulte alors mon médecin traitant qui me fait faire une IRM lombaire. Résultat : rien. Pourtant mes sensations empirent, mes jambes me gênent, elles sont dans du coton et quand je m'assois j'ai l'impression d'être sur une bouée. 

Je vais voir un neuro-chirurgien qui me fait faire une IRM médullaire quinze jours plus tard. Et là, bim ! 2 lésions sur la moelle épinière.
Il me dit que le CHU le plus proche m'attend, qu'il a fait un point avec l'équipe de neurologie et que je suis attendue en urgence, le jour même (un vendredi), mais je ne sais pas ce que j'ai.
J'arrive à Dijon et en effet on m’attend. On m'emmène dans ma chambre. 7 personnes débarquent. On me pose des questions dans tous les sens, j'ai l'impression d'être dans « Grey's Anatomy » et « Dr House » en même temps, c'est hallucinant !
On m'explique que je vais subir plusieurs examens et des perfusions de cortisone au moins 3 jours. Que cela débutera après les examens. 

Le lendemain, prise de sang avec 25 tubes (c’était énorme) et ponction lombaire. Le lundi, IRM cérébrale, le mardi bilan ophtalmologique et là, sur l’ordinateur, je vois « suspicion de SEP ».
Du coup je repense à mon mari, qui quand il m'emmenait au CHU, me disait : « Je suis sûr que c'est la sclérose en plaques ». ll l'avait déjà rencontrée dans son ancienne belle famille.
La neurologue me rend visite et je lui demande ce que ça veut dire, puisque personne ne me dit rien. Elle m'explique que l'IRM médullaire montre 2 lésions actives, que l'IRM cérébrale montre 7 lésions anciennes, que la prise de sang montre des marqueurs inflammatoires qui dépassent de loin les maximums et que les résultats de la ponction lombaire seront décisifs.
Je prends sur moi et j'ai un peu la trouille. On verra bien.
Je prends les bolus de cortisone 2 jours de plus. Moralité, je passe 8 jours à l'hôpital. Je suis épuisée quand j'en sors. 

3 semaines plus tard, le 20 février, la neurologue m'annonce la nouvelle. 
Je suis partagée entre l'inquiétude et le soulagement, car c'est une maladie très bien prise en charge. 
Je suis sous Aubagio® qui, malgré les effets secondaires, est bien toléré. 
Cette année-là, je décide de quitter mon travail, j'ai besoin de me prouver que je ne suis pas foutue et que ma vie continue normalement. 

Depuis, je me bats sans cesse pour me prouver que je vais bien et que je ne suis pas malade. 
Malheureusement je sens que mon corps fatigue, je dois fractionner mes efforts. Dès que je marche un peu trop, je ressens des douleurs après coup et sur plusieurs jours. J'ai des pertes d'équilibre, des vertiges, des oublis… Des faiblesses dans les jambes
Bref, elle est bien là et me le fait sentir.
J'ai envie de réduire mon temps de travail à 80 %, mais sur quelle base ? On m'a dit de ne pas faire de dossier RQTH tant que je n'ai pas de handicap avéré.
Je suis perdue et je sens que je suis moins combative qu'avant. 

Malgré tout, je vais bien, ça pourrait être pire. La vie continue donc, il faut se remotiver et avancer. Je vois ma neurologue bientôt qui va sans doute me rassurer sur mes symptômes.
Merci à vous de m'avoir lu. 

Force à tous, nous ne sommes pas foutus... »

Par Aurore.

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9 commentaires
02/12/2024 à 09:31 par Fares
Bonjour
Voilà pour la sclérose en plaques il faut l'ignorer et surtout en parler et partager entre sepiens sepiennes pour ça il existe une bonne application totalement gratuite faut juste la télécharger et allez voir c'est très intéressant .

02/12/2024 à 09:26 par Fares
Bonjour Aurore
Et oui je sais pas comment commencer mon message car cette maladie nous fait découvrir beaucoup de choses moi aussi ça fait 14 ans que j'ai fait ma première poussée pour moi c'est la sclérose en plaques mais pas pour les médecins pour moi car j'ai vécu avec cette maladie avant d'être moi même malade min père a cette pathologie donc je connais les symptômes et en 2015 diagnostique posé et premièr traitement de fond Aubagio 14 mg et 7 ans plus tard poussée et changement de traitement tysabri une injection tout les mois Et 2023 encore une poussée et re changement de traitement je passe au kesimpta un stylo tout les mois mais après tout ça une chose est sûr je vis avec cette maladie et je vis bien d'ailleurs. Dis moi Aurore tu a des effets secondaires avec Aubagio ? Si oui les quelles ?
Voilà courage à tout les sepiens sepiennes. En vas gagner.

29/11/2024 à 13:47 par Aurore
Merci Laura pour ton message.
Je pense que si c'est trop difficile il faut vraiment en parler à ta responsable dans un 1er temps.
T'expliques juste que tu es malade et tu vois sa réaction. En fonction soit tu passes par ton médecin ou la médecine du travail.
Et bien expliquer que tu n'as rien fait avant parce que tu arrivais à gérer mais qu'aujourd'hui c'est compliqué. Il y a peut être moyen d'obtenir 1 jour de télétravail ou des aménagements te permettant de souffler un peu.
Il faut prendre soin de toi et te préserver c'est la priorité.
Les poussées sont souvent l'ennemi du stress.
Pense à toi.
Un boulot reste un boulot.
Tu es remplaçable pour un patron pas pour ta famille.
Bon courage

29/11/2024 à 13:41 par Aurore
Merci Sandrine, c'est tellement rassurant de voir des gens qui nous comprennent.
Pour le dossier ce qui m'inquiète c'est que mes petits soucis quotidiens ne sont pas très importants et j'ai peur de ne pas être reconnu par la mdph.
Je vais voir avec mon médecin traitant.
Merci encore.
Bon courage

24/11/2024 à 19:17 par Laura
Bonjour
Votre témoignage me rappelle mon histoire, diagnostiquée depuis 7 ans maintenant , je suis sous Aubagio depuis 1 ans 1/2, je mets du temps à accepter la maladie, accepter le traitement, accepter que je suis bel et bien malade. L'avenir me fait peur, et je savoure de me réveiller sur mes 2 jambes le matin, l'épée de Damoclès au dessus de la tête toutefois.
Au travail, c'est un combat, je n'en ai pas parlé et je n'ose pas avouer ma fatigue car je suis persuadée que l'avouer ne changera rien. Ma manager me surcharge de travail et n'est pas à l'écoute quand je lui dit que je suis sous l'eau..... je suis un bon élément et on me fait confiance en me confiant des dossiers importants, toutefois, j'ai la sensation de me noyer tout doucement. J'aimerais en parler mais j'ai la crainte d'être mal vue, d'être mise au placard l'air de rien, alors je lutte pour faire bonne figure et faire face aux challenges et à la charge de travail quotidienne. Je suis tentée d'aller voir la médecine de travail mais c'est opaque pour moi, comment le médecin peut -il me venir en aide ? quelles sont les démarches à entreprendre, Merci et courage à tous ! je me sens warrior et folle à la fois,

19/11/2024 à 09:53 par Sandrine
Bonjour Aurore,
Votre témoignage me touche énormément, diagnostiquée en mars 2022, j'ai été un peu dans le déni la premiere année avec des moments de désespoir parfois ou les émotions montent.
Ce fut un tsunami et j'ai voulu moi aussi essayer de rebondir vite mais la maladie peut se rappeler à nous. L'essentiel je dirais et d'avoir du soutien de l'amour autour de soi pour vivre le plus normalement possible. J'ai un fils de 8 ans et ce fut lui mon mon booster mon soleil dans cette tempête. Le fait de penser surtout à lui m'a sauvé.
Aujourd'hui sous tysabri pour ma part, la maladie est stabilisée. Je vis quasi normalement, aucune douleur, quelques faiblesses pb cognitifs surtout (concentration, traitement de l'information).
Cela pénalise un peu dans le travail, donc j'ai fait rapidement mon dossier RQTH, plutôt recommandé à mon travail : j'ai eu la chance d'être bien accompagnée.
Alors je te le conseille aussi afin d'être plus sereine ensuite, de te protéger, préserver ta santé en ayant des aménagements :)
Nous sommes résilients et la vie nous réserve encore de belles choses 💪🍀
Sandrine 51 ans.

19/11/2024 à 07:15 par Aurore
Merci beaucoup Émilie pour votre commentaire.
Je vais faire le point avec mon médecin traitant.

Merci Karine, votre adage correspond tellement à la réalité de la vie.

C'est très gentil à vous deux d'avoir partager vos expériences.

Plein de courage et de force à vous 2.

18/11/2024 à 12:19 par Emilie
Bonjour Aurore,
J’ai lu votre témoignage et je comprends ce que vous avez pu ressentir, étant moi même diagnostiqué de la maladie depuis septembre 2021.
Je me permet de répondre à votre témoignage pour rebondir sur le fait de ne pas faire votre dossier MDPH pour la reconnaissance RQTH. À l’inverse de vous, ma cadre de santé et la médecine du travail ( étant aide-soignante à l’hôpital ) m’ont encouragé à faire le dossier et de ne pas attendre que les difficultés se manifestent. En effet, la validation de la reconnaissance RQTH peut prendre un certains temps et peut donc retarder les aides en cas de besoin.
J’ai donc fait mon dossier et cela n’a pas posé de problème aussi bien pour mon employeur ( étant encore valide ) que pour l’organisme.
Je vous souhaite en tout les cas un bon courage.
Émilie.

18/11/2024 à 09:10 par Karine
Bonjour Aurore vôtre écrit m'a touché encore plus que les autres car histoire similaire pour moi
Douleurs au dos, jambes engourdies, ne plus avoir de sensibilité, assise sur une bouée (en 2012 puis bonne récupération)et Aubagio moi aussi depuis 2022 seulement ( 10 ans sans diagnostic et sans traitement)
Non nous ne sommes pas foutues et je vous partage mon adage préféré
"Vivre ce n'est pas attendre que l'orage passe c'est apprendre à danser sous la pluie "
Plein de belles choses nous attendent au milieu de ces tracas que l'on surmontera
Bien à vous
Karine 53 ans

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