« Bonjour à tous,
Je m’appelle Sofia. C’est un exercice difficile de parler de soi et encore plus pour un sujet comme celui-ci. Alors je me lance. J’ai 42 ans, je suis originaire de Lyon et maman célibataire d’un fils de 18 ans. Je suis aide-soignante depuis 14 ans, j’ai exercé à domicile pendant 9 ans. Mes tournées s’effectuaient à pied donc aucun problème jusque-là.
En 2015, je décide de postuler pour un emploi en psychiatrie car j’avais un réel besoin de changement et j’ai toujours été intéressée par cette discipline.
En septembre 2015, j’intègre mon nouveau poste d’aide-soignante en psychiatrie. Lors de renfort dans d’autres services, il m’était impossible de courir. Ça peut paraître dingue mais je ne me suis pas inquiétée plus que ça. J’ai continué ma vie professionnelle, mes voyages, etc…
Les mois ont passés et ma jambe gauche devenait de plus en plus engourdie. J’avais l’impression de boiter. J’ai laissé couler jusqu’à 2019 où là, je me suis enfin inquiétée sérieusement toujours en pensant que ce n’était pas grand-chose (hernie ou nerf sciatique bloqué). Enfin, je prends rendez-vous chez un super ostéopathe à Lyon qui m’envoie directement chez une neurologue renommée mais sans une once d’humanité. Elle me dit d’emblée : « Inutile de faire un EMG, il faut faire une IRM cérébrale en urgence ». J’arrive à obtenir un rendez-vous assez rapidement le 13 mai 2019. À la fin de l’examen, le radiologue m’appelle et me fait asseoir dans son bureau. Je savais pertinemment que ce n’était pas pour me dire que tout allait bien. Il me questionne sur mes antécédents familiaux et me renvoie vers la neurologue. Et là, grand moment de solitude pour moi puisque la neurologue n’avait même pas consulté le compte-rendu de l’IRM !
Entre temps je décide d’aller voir mon médecin traitant qui me balance en pleine face : « Tu as une sclérose en plaques ».
Sorti de son cabinet, j’étais dépitée (entretemps, j’ai changé de médecin traitant). Tous les jours j’appelais le secrétariat de la neurologue qui me répondait la même chose : « Désolé l’agenda du docteur est surchargé, on vous rappelle dès qu’il y’a une disponibilité ». J’ai passé 2 semaines les pires de ma vie. J’étais seule avec moi-même. Ne voulant pas inquiéter mes proches, je me suis repliée sur moi-même avec mon secret.
Les jours passent et je décide d’appeler l’hôpital spécialisé dans les maladies neurologiques où une voix bienveillante et rassurante me dit quelle est la marche à suivre. Je retourne vers mon médecin traitant qui me fait un courrier de demande de prise en charge pour l’hôpital. Un mois plus tard, je décroche un rendez-vous pour une hospitalisation de quelques jours pour une série d’examens. Je vous passe les détails : ponction lombaire, bolus de corticoïdes, tournée des médecins internes, kiné avec questionnaire, etc…
L’hospitalisation a duré de 5 jours. J’avais demandé à rencontrer une assistante sociale car ma situation professionnelle me préoccupait aussi puisque je suis en CDD renouvelable tous les 3 ou 6 mois. Elle m’a aidée à remplir un dossier MDPH pour une faire une demande de RQTH (Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé) et pour une demande de carte d’invalidité. Avant mon départ, une interne me dit que les résultats de la ponction lombaire ne sont toujours pas disponibles mais que je pouvais rentrer chez moi. J’ai mis 10 jours pour me remettre de cette hospitalisation et j’ai bien cru que j’allais me retrouver en fauteuil ! Je me suis bougée et pris rendez-vous avec un kiné à raison de 2 séances par semaine.
J’ai pu reprendre le travail. Mes collègues et ma supérieure ne sont pas au courant de ma maladie : j’ai peur qu’on me prenne pour une « incapable » et que l’on mette un terme à mon contrat. Il y’a une semaine, j’ai reçu le document de mon dossier MDPH à faire remplir par le médecin et que l’hôpital avait oublié de me remettre à ma sortie. Je vois alors le diagnostic écrit sur le dossier : « sclérose en plaques de forme primaire progressive » avec le traitement qui allait m’être prescrit. J’ai trouvé ça scandaleux d’apprendre mon diagnostic de la sorte mais plus rien ne m’étonne plus dans ce monde… Heureusement que j’ai un fort mental sinon j’aurai sombré.
Pour la suite, j’ai passé une IRM cérébrale et médullaire le 26 juillet 2019. En août 2019, l’hôpital va me contacter pour parler traitement. En attendant, je bosse et je vis, malgré mes difficultés à marcher. Mon moteur, c’est mon fils.
Si quelques personnes ont des conseils à me donner, je suis preneuse. Je nous souhaite à tous un mental de guérison inébranlable !
Merci de votre attention. À bientôt. »
Par Sofia.
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avec l'interféron, dieu merci elle poursuit ses études comme Docteur en pharmacie, elle se trouve bien dans sa peau, contacte moi si tu veux un traitement adéquat et je te garantis tu trouveras des bons résultats après une quinzaine de jours, bon courage .